La centrale d'achats de produits de parapharmacie et de cosmétique, Pharmazon, qui livre I 876 pharmacies, signale une intensification des ruptures de stocks et prédit une augmentation des prix dès janvier.
Avec 49 produits Vichy et La Roche-Posay en rupture sur 209, 17 produits Bayer sur 88, 21 références Avène sur 101, ou encore 7 références Omega Pharma et 9 autres de la marque Puressentiel, la liste des produits de grandes marques en rupture de stocks s'allonge de jour en jour. A tel point, alerte la plateforme Pharmazon qui approvisionne 1 876 pharmacies, que 344 produits ont été déclarés manquants au cours du mois d'octobre et parfois sur une durée conséquente. « Par exemple, le Synthol, présent en rayon dans toutes les pharmacies, est en rupture depuis plus de 6 mois. », déclare Audrey Lecoq, fondatrice de Pharmazon, centrale d'achats qui propose aux pharmaciens 15 000 références, dont des médicaments remboursables.
C'est dire si des incertitudes pèsent sur les mois à venir. Or Audrey Lecoq déclare disposer de peu de visibilité sur la stratégie d'approvisionnement des laboratoires. Certains parviennent à livrer des produits en rupture sur le marché français mais sous des packagings de leurs filiales étrangères. D'autres, affirme-t-elle, préfèrent stopper leurs ventes plutôt que subir la hausse tarifaire de leurs fournisseurs de packagings. La guerre en Ukraine et la pénurie de molécules induite par une augmentation de la demande mondiale ne sont cependant pas seules en cause. Audrey Lecoq observe ainsi que « plusieurs grands laboratoires privilégient l’exportation de leurs produits, plus rentable ».
Par conséquent, Pharmazon va être contrainte de multiplier ses sources d’approvisionnements et de recourir aux importations en provenance d’autres pays d’Europe, comme la Belgique ou l'Italie, « où les ruptures sont moins fréquentes parce que les produits y sont vendus plus cher ! », précise la fondatrice de la plateforme. La situation risque donc de se complexifier dans les prochains mois. Ceci d'autant plus que, souligne Audrey Lecoq, « les laboratoires ayant le plus gros taux de ruptures prévoient des hausses tarifaires très importantes en janvier prochain. Les négociations sont aussi plus difficiles avec eux. Ils savent qu’ils n’arriveront pas à servir tous leurs clients, donc en profitent pour baisser leurs conditions commerciales ». Quitte à détenir moins de clients, mais à des tarifs plus élevés et des conditions commerciales moins disantes, techniques qui permettent de garantir le maintien des résultats. Cette stratégie, qui se répand actuellement dans de nombreux secteurs d'activité, a été également évoquée par les experts-comptables lors de la « Journée de l'économie de l'officine », le 21 septembre dernier.
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