La prescription de Paxlovid est assouplie. Les pharmaciens sont directement concernés par l’arrivée potentielle d’ordonnances conditionnelles valables jusqu’à trois mois.
À l’occasion d’une conférence de presse vendredi, le ministre de la Santé, François Braun, a de nouveau lancé un appel solennel auprès des plus fragiles en faveur de la vaccination contre la grippe et le Covid-19. Outre une couverture vaccinale trop faible, il a regretté la sous-utilisation de l’antiviral Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir). Pour y remédier, le gouvernement a annoncé un assouplissement de la prescription par ordonnance conditionnelle.
Cette mesure avait été mise en place le 12 octobre 2022 et permettait une délivrance jusqu’à 5 jours après la prescription du médecin. Or, selon Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS), « il y a eu environ 15 000 prescriptions durant le mois d'octobre mais c'est encore insuffisant, il faut vraiment l'utiliser beaucoup plus. » Dans ce cadre, un arrêté paru samedi au « Journal officiel » autorise les médecins à prescrire des ordonnances conditionnelles de Paxlovid à leurs patients à risque de Covid grave, à l’occasion d’une visite de suivi ou de toute autre consultation, « en particulier si le prescripteur identifie un risque de difficulté d'accès à la prescription pour le patient dans la période couverte par l'ordonnance de dispensation conditionnelle ». C’est au médecin d’indiquer la durée de validité de cette ordonnance, durée qui ne peut excéder trois mois, en sus de la mention suivante qui doit être accolée à la DCI du médicament : « Si test antigénique ou PCR positif sous cinq jours suivant l'apparition des premiers symptômes. »
Au préalable, le prescripteur doit s'assurer que « le patient n'est pas à risque prévisible de développer une contre-indication au Paxlovid entre la prescription et l'expiration de l'ordonnance ». Le prescripteur doit informer le patient que celui-ci devra de nouveau consulter un médecin avant de faire exécuter l'ordonnance « en cas de modification de son état de santé ou de la liste de ses traitements pris » entre la prescription de l'ordonnance de dispensation conditionnelle et la survenue d'une infection au SARS-CoV-2. En cas de potentielles interactions médicamenteuses, le prescripteur indique sur l'ordonnance l'adaptation des traitements concomitants et en informe le patient.
De même, précise l’arrêté, « la dispensation du Paxlovid est conditionnée à la confirmation par le patient au pharmacien de l'absence de modification de son état de santé et de l'absence de modification de la liste de ses traitements pris ». Sur mention du prescripteur, l'ordonnance peut conditionner la délivrance de Paxlovid à la réalisation et aux résultats d'analyses complémentaires, telle que la clairance de la créatine. Dans ce cadre, avant de procéder à la dispensation, le pharmacien s'assure également auprès du patient de « l'absence de nouvelle contre-indication ou de nouvelle co-médication et, lorsque des analyses complémentaires ont été prescrites, il compare leurs résultats au seuil indiqué par le médecin sur l'ordonnance ». Si une évolution est relevée, le pharmacien ne délivre pas le traitement et invite le patient à consulter son médecin sans délai.
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