Le Quotidien du pharmacien. - Pourquoi avoir tenu en tant qu' URPS pharmaciens des Hauts-de-France à organiser cette journée dédiée à l'accompagnement en officine des patients présentant des troubles psychiatriques ?
Grégory Tempremant. - 80 % des patients suivis pour des troubles psychiatriques le sont en ambulatoire. Ils viennent donc chercher leur traitement à l'officine. Or chaque titulaire sait combien il est souvent difficile pour leur équipe de prendre en charge ces patients au comptoir. De plus, en tant que président de l'URPS pharmaciens, je siège dans des organismes attachés à la démocratie sanitaire, notamment les associations de patients, qui nous font remonter les besoins des usagers de santé en matière d'écoute et d'accompagnement. Nous avons la chance de bénéficier d'une filière psychiatrique très structurée dans les Hauts-de-France et de disposer de multiples ressources, dont la région a souvent été à l'initiative. Nous nous devons de contribuer à leur diffusion. Enfin, le pharmacien d'officine est de plus en plus clinicien, il a donc un rôle à jouer dans l'observance, je pense tout particulièrement aux neuroleptiques qui engendrent une prise de poids conduisant fréquemment à l'arrêt du traitement.
De fait, comme l'a souligné cette journée, le rôle du pharmacien s'oriente sur trois axes : le repérage, par exemple dans les troubles liés au post-partum, le suivi du traitement et enfin les risques iatrogéniques.
Nous sommes très bons dans la délivrance du médicament et l'analyse pharmacologique. Mais il y a, tout particulièrement avec ces catégories de patients, des postures que nous n'avons pas forcément. La mère d'un jeune patient nous disait à juste titre « à travers l'ordonnance, vous pouvez voir toute ma vie ». Il y a une appréhension des aidants et en même temps ils sont en attente de messages de leur pharmacien. D'où la nécessité pour l'officinal de bien connaître les ressources locales afin d'y adresser, au besoin, les patients ou leur entourage.
Légitimé par les patients pour intervenir, le pharmacien l'est-il aussi par les autres professionnels de santé ?
Cette thématique, qui nécessite une dynamique sur le terrain, remplit toutes les conditions pour entrer dans des projets de santé et de structures coordonnées type CPTS. Cette journée, à laquelle participaient des généralistes et des psychiatres, a permis de démontrer à ses participants l'intérêt de déclencher des échanges en interpro.
La confidentialité, toute relative dans une officine, peut-elle être un frein ?
Les différentes mises en situation projetées sous forme de vidéos lors de cette journée démontrent combien il est possible de s'isoler quelques instants avec le patient dans un espace de confidentialité. Mais il est vrai que les titulaires sont aujourd'hui confrontés à une pénurie de personnels. On pourrait tout à fait imaginer de définir un cadre et que l'observance, par exemple, soit l'objet d'un entretien personnalisé rémunéré, à l'instar d'autres entretiens pharmaceutiques.
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