Le Quotidien du pharmacien.- Quelles questions se posent les associations de patients au sujet du pass sanitaire qui sera bientôt imposé dans certains cas ?
Gérard Raymond.- Nous sommes conscients que le retour à la liberté va passer par plusieurs stades. On peut parfaitement concevoir qu'un pass sanitaire soit utile pour pouvoir franchir les frontières, pourquoi pas, à condition bien sûr que les règles soient homogènes dans tous les pays européens.
Toutefois, le pass sanitaire soulève deux questions selon moi. La première : dans quel(s) cadre(s) sera-t-il indispensable ? La seconde interrogation concerne bien sûr la confidentialité et la sécurité des données de santé. C'est un point sur lequel nous avons encore récemment interrogé le ministre de la Santé. Toutes les questions liées à la traçabilité et à la protection des données nous préoccupent. Comment les informations nécessaires pour le pass sanitaire (sur la vaccination ou les résultats des tests) seront-elles conservées et par qui ? Il faut être vigilant tout en étant cohérent. On ne peut pas exclure le recueil de données et faire dans le même temps des études scientifiques robustes.
Concernant la protection des données, est-il plus sûr d'avoir un pass sanitaire numérique ou bien en format papier ?
Il ne faut pas perdre de vue qu'aujourd'hui tout le monde n'a pas accès aux équipements numériques et/ou ne sait pas forcément bien comment s'en servir. La fracture numérique est un sujet qu'il ne faut pas négliger. Il est donc indispensable que le pass sanitaire soit accessible dans un format classique, papier. Cela dit, il est évident qu'avoir le pass sanitaire sur l'application TousAntiCovid, avec un QR Code, offre davantage de garanties en termes de protection et de confidentialité des données qu'un simple bout de papier.
Avez-vous d'autres interrogations au sujet du pass sanitaire ?
Le pass sanitaire va-t-il uniquement s'inscrire dans le cadre des mesures d'urgences ou bien est-ce qu'il y a une possibilité que cela entre dans le droit commun ? Nous aurons besoin d'une transition, mais pour l'heure il y a plus de questions que d'affirmations. Sur ce point, les associations de patients sont encore dans la réflexion, certaines sont favorables à un cadre plus strict, alors que d'autres ont des positions plus « médianes », comme c'est le cas de France Assos Santé. Nous sommes d'ailleurs satisfaits, comme l'ont laissé entendre le ministre de la Santé et le Conseil scientifique, que le pass sanitaire ne soit pas exigé dans les lieux conviviaux comme les restaurants ou les cafés.
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