La situation économique de l’officine qui se dégrade de mois en mois n’attend plus. En alerte, les deux syndicats représentatifs de la profession s’attellent dès cette semaine à la rédaction de la feuille de route des négociations qui se tiendront à l'automne avec l’assurance-maladie.
L’objectif de cette feuille de route sera de sortir de l’ornière une économie officinale qui s'y enfonce depuis le début d’année. Une première réunion se tiendra dès cette semaine entre la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Une seconde est programmée pour la semaine prochaine. Comme l’a annoncé Philippe Besset, président de la FSPF, à l’occasion du Congrès national des pharmaciens, les deux syndicats ont l’intention de faire route commune vers ces négociations avec l’assurance-maladie qui débuteront à l’automne.
L’USPO et la FSPF ont donc tout l’été pour peaufiner un plan à quatre ans pour une économie officinale aujourd'hui très chahutée. Dans un courrier adressé ce matin à ses adhérents, Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, rappelle une « surinflation » de près de 12 % 1 en 2022. « Cette tendance devrait se confirmer en 2023 et l’impact économique pour les officines devrait être particulièrement important », insiste-t-il. Les comptes des officines devraient en effet plier dans les prochains mois sous les effets de l’augmentation des coûts de structure et de l’augmentation des salaires. Mais aussi, face à l’investissement des pharmacies pendant la période Covid devenu pérenne (embauches, heures supplémentaires, équipements spécifiques…), constate le président de l’USPO, prédisant que les pharmacies ne pourront bientôt plus gérer ces surcoûts.
Se rejoignant sur le constat, les deux syndicats plaident tous les deux pour une revalorisation du cœur de métier, à savoir la dispensation. Philippe Besset a placé le curseur à 1,30 euro pour l'honoraire, contre 0, 50 euro HT aujourd’hui, ce qui correspondrait à une augmentation de 0,80 euro. Un tarif de 10 euros pour rémunérer les renouvellements d’ordonnance, un autre à 15 euros pour la dispensation sous protocole et enfin une valorisation des interventions pharmaceutiques à 5 euros font également partie des revendications. Sur le volet de l’extension de leurs compétences, les syndicats attendent l’assurance-maladie sur une prise en compte de leur action en matière de prévention, notamment dans des missions rémunérées à hauteur de l’engagement en ressources humaines.
« De cette future convention dépendra l’avenir du réseau officinal. Dans un contexte de désertification médicale et de difficultés d’accès aux soins, souhaitons-nous encore pouvoir compter sur des pharmacies accessibles sur tout le territoire et disponibles pour l’ensemble des patients ? », interroge Pierre-Olivier Variot. Sur ce volet, Philippe Besset estime à 200 euros par jour le montant permettant aux pharmacies en difficulté de rester dans les territoires fragiles.
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