Le Quotidien du pharmacien. - Pourquoi l’ANSM a-t-elle choisi de communiquer sur les médicaments pendant la grossesse ?
Christelle Ratignier-Carbonneil. - C’est un sujet de santé publique majeur puisque la France compte entre 800 000 et 900 000 naissances chaque année. Une enquête menée par Viavoice a montré que seulement trois femmes sur dix estimaient être suffisamment informées sur l’usage des médicaments pendant la grossesse. S’il y a bien une conscience qu’il faut faire attention à la prise de médicaments pendant cette période, on s’aperçoit que l’attention que les femmes y portent diminue entre le premier et le deuxième enfant. En effet, 36 % d’entre elles indiquent avoir pris un médicament de leur propre chef lorsqu’elles attendaient leur premier enfant, un chiffre qui atteint les 50 % lors de grossesses ultérieures.
Quels sont les outils de communication choisis pour cette campagne ?
Nous conservons le slogan « Enceinte, les médicaments c’est pas n’importe comment » et déclinons toujours les quatre règles d’or : préparer sa grossesse avec un professionnel de santé, ne pas s’automédiquer, ne pas arrêter seule un traitement et informer de sa grossesse tous les professionnels de santé consultés. Avec ce deuxième volet, nous lançons une page dédiée sur Facebook, une première pour l’agence, et nous avons mis en place un partenariat avec trois influenceuses sur Instagram. Nous allons également diffuser des interviews vidéos d’un médecin, d’un pharmacien, d’une sage-femme et le témoignage de deux patientes atteintes d’une maladie chronique. Enfin, vont être proposés des podcasts sur Spotify et Deezer et un document sous un format original à remettre aux femmes concernées par le pharmacien.
Quel est le rôle du pharmacien dans la campagne ?
Nous avons cette chance en France d’avoir un accès facile à un professionnel de santé de proximité. Les pharmaciens jouent un rôle d’accompagnement dans le bon usage des médicaments et cela depuis très longtemps. Ils sont donc de parfaits relais d’information de cette campagne. C’est pourquoi nous avons développé, avec le CESPHARM, un document qui prend la forme d’une carte bancaire qui se déplie en accordéon, qui rappelle les messages essentiels de la campagne et que le pharmacien pourra remettre à ses patientes.
L’assurance-maladie souhaite faire du pharmacien un relais d’information des campagnes de santé publique, notamment celles menées par l’ANSM, et l’inscrire dans la future convention avec les pharmaciens. Quel travail menez-vous sur le sujet ?
Nous pensons, comme l’assurance-maladie, que le pharmacien est un relais d’informations en santé publique et c’est une réflexion que nous menons notamment en comité d’interface avec les pharmaciens. La convention pharmaceutique est un dispositif particulièrement efficace, il apparaît logique d’y faire figurer ces dimensions de santé publique et de sécurisation du médicament par le biais des messages à diffuser au patient. Cela s’intègre parfaitement aux missions du pharmacien telles que l’accompagnement par les entretiens pharmaceutiques ou les bilans de médication.
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