L’année 2023 a été marquée par les ruptures de stocks et les tensions d’approvisionnement, avec 4 925 signalements contre 3 761 en 2022 et 2 160 en 2021, soit +128 % en deux ans. Un phénomène qui touche toutes les classes de médicaments. Et si la solution est entre les mains des industriels et des producteurs, les pharmaciens, en première ligne de ce phénomène du fait de leur contact avec le patient, luttent à leur façon.
Lancé il y a huit ans pour fluidifier les partages d'informations entre les pharmaciens et les industriels concernant les approvisionnements de médicaments, DP-Ruptures fait figure de précurseur, malgré ses limites, puisqu’il ne signale aux laboratoires exploitants que les ruptures d’approvisionnement totales (aucune réception de boîte) auxquelles fait face la pharmacie. De nombreux services à destination des patients ont depuis vu le jour.
Vigirupture, la référence
Le plus connu d’entre eux est Vigirupture, lancé il y a 5 ans par Offisanté. Entièrement gratuit à l’inscription, ce site web collaboratif est alimenté par 8 500 pharmacies et 3 000 médecins. Il permet aux pharmaciens affiliés de connaître les stocks de leurs confrères participants (mis à jour quotidiennement), et donc de réorienter les patients vers les officines disposant encore des médicaments absents de leur propre stock. Il n’est toutefois pas compatible avec tous les LGO, et n’inclut pas les stupéfiants ni les dispositifs médicaux.
Si Vigirupture est destiné aux pharmaciens, d’autres services analogues pour les patients existent. Pharmao, une application de livraison de médicaments et doté de plus de 1 200 pharmacies partenaires, offre aux utilisateurs la possibilité de géolocaliser les pharmacies avec le stock de médicament dont ils ont besoin. Un système similaire à celui de Livmed, qui compte 2 300 pharmacies associées.
Les industriels aussi mobilisés
Créée en 2021 par le LEEM, la plateforme TRACStocks permet aux laboratoires de renseigner les informations de stocks concernant les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) et leurs alternatives, ce qui aide l’ANSM (et donc, les pharmaciens) à améliorer leur vision globale de la disponibilité de ces produits. Mise en place la même année par l’ANSM, Trustmed est une plateforme qui sert à déclarer les risques de rupture ou les ruptures de stock des MITM, mais aussi à informer les patients et les professionnels de santé des actions effectuées pour pallier ces ruptures. Car dans cette lutte permanente contre les pénuries, l’information reste le nerf de la guerre.
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