Souvent présentée comme un moyen de lutte contre les fausses ordonnances et le trafic de médicaments onéreux, l’ordonnance numérique est bien plus que cela. Elle s’impose d’ores et déjà comme un outil pour une meilleure coordination entre le médecin, le pharmacien et le patient.
Le 28 avril 2023, date limite pour la mise à jour Ségur de leur logiciel métier, tous les médecins et les pharmaciens seront en mesure de produire une ordonnance numérique pour les premiers et de la délivrer pour les seconds. Ce jalon essentiel de la feuille de route du Ségur du numérique, comme l’a rappelé Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à la gestion et à l'organisation des soins de la Caisse nationale de l'assurance-maladie, sera opérationnel grâce à une mise à jour du logiciel métier référencé Ségur, entièrement financée par l'assurance-maladie. Ainsi, les pharmaciens détiendront automatiquement, à travers cette mise à jour, un module e-prescription dans leur logiciel.
Car le dispositif repose sur la lecture par le pharmacien d’un QR code produit par le médecin lors de la rédaction de l’ordonnance papier. Ce code unique, identifiable et sécurisé, qui ne pourra être réutilisé, permet au pharmacien via son LGO de récupérer les données de l'ordonnance qui auront été transmises par le prescripteur à la base de données.
Le pharmacien conserve toute latitude pour modifier la prescription. Les interventions pharmaceutiques seront enregistrées sur la base de données et seront consultables par le médecin. Celui-ci pourra également, avec l’accord de son patient, consulter la base afin de vérifier que le traitement a bien été délivré. Enfin, le patient lui-même pourra retrouver son ordonnance sous forme de PDF dans « Mon espace santé ».
Cette meilleure communication n’est que l’une des avancées apportées par la e-prescription. La sécurisation de la prescription s’en trouve par ailleurs renforcée grâce à l’utilisation de logiciels d’aide à la prescription (LAP) par les médecins, tandis que la prescription est authentifiée par l’utilisation de la carte CPS du médecin. Enfin, argument qui est souvent mis en avant par l’assurance-maladie, l’ordonnance numérique est un rempart contre les ordonnances falsifiées par les patients, et surtout contre les fausses ordonnances utilisées dans les trafics de médicaments chers. Des molécules onéreuses, souligne Marguerite Cazeneuve, à l’origine d’une énorme distorsion dans les comptes de la Sécurité sociale : les médicaments onéreux, ce sont « 0,4 % des boîtes dispensées représentant 48 % des montants remboursés en ville », rappelle-t-elle.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Gestion comptable
Fidéliser sa clientèle ? Oui, mais pas à n’importe quel prix
Portrait
Jérémie Kneubuhl : le pharmacien aux 50 millions de clics