Pendant sept mois d’observation en Île-de-France, et un an au total dans le Grand Est qui n’est qu’à mi-parcours de son étude, des pharmaciens ont collecté les descriptions des demandes en soins non programmés émanant de patients au comptoir.
329 pharmaciens franciliens et 181 pharmaciens du Grand Est ont ainsi participé à deux études de la Web TV « Tous pour la santé », cherchant à quantifier, mais aussi à identifier les demandes et les réponses qui y étaient apportées. Dans quatre cas sur cinq, le patient s’adresse spontanément au pharmacien en premier intention. Dans le Grand Est, 72 % des patients sont connus de l’officine, en Île-de-France, près de la moitié (46 %) est de passage. Dans cette région, 20 % des patients admettent avoir eu des difficultés d’accès à un autre professionnel de santé. Dans le Grand Est, ce taux tombe à 6 %.
Dans les deux régions, la dermatologie est le premier motif de consultation, suivie par l’ORL. La traumatologie représente près de deux motifs de « consultation » sur dix en Île-de-France. Il est à signaler que l’étude y a été réalisée avant la pandémie.
Pas de ventes systématiques
Dans un tiers des cas, les demandes concernent de patients fragiles (personnes âgées, nourrissons, enfants en bas âge), et une personne sur cinq était en ALD. Dans le Grand Est, la délivrance d’un conseil était quasiment automatique (65 % des cas en Île-de-France) et accompagnée de la délivrance d’un produit de santé dans 81 % des cas. En Île-de-France, la vente de produits n’intervient que dans 57 % des cas ; pour 40 % il s’agit d’un médicament (48 % dans le Grand Est). Mais il arrive également une fois sur cinq que le pharmacien délivre un dispositif médical ou un produit de phytothérapie. En Île-de-France, où la définition des soins non programmés a été plus orientée sur une plainte récente et urgente, le pharmacien a désinfecté une plaie dans 14 % des cas. L'ensemble de ces prises en charge demande plus de 10 minutes pour 24 % des patients franciliens, 10 % dans le Grand Est.
Formation et information requises
Les pharmaciens ont également tracé leurs réponses : le retour au domicile est préconisé dans 88 % des cas dans le Grand Est, 61 % en Île-de-France, parfois accompagné d’un suivi par le pharmacien. Pour 21 % des patients franciliens, leur demande donne lieu à une orientation immédiate vers un autre professionnel de santé (15 % dans le Grand Est), tandis que dans 9 % des cas la demande aboutit aux urgences.
Quoi qu’il en soit, les autres professionnels de santé ne sont quasiment jamais avertis de l’intervention du pharmacien. Ce manque de communication ainsi que l’absence de formation dédiée au premier recours pour 80 % des pharmaciens (73 % dans le Grand Est) apparaissent comme les points d’amélioration les plus urgents à apporter dans ce domaine de l’exercice officinal. La quasi-totalité des pharmaciens participants se prononcent d’ailleurs en faveur d’une extension des compétences pour la prise en charge des soins de premier recours.
Études présentées lors des « Amphis de l'officine ».
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