Trois villes, Lille, Le Havre et Saint-Étienne devraient être retenues pour la campagne de dépistage massif du Covid. Une stratégie qui, de l'avis des pharmaciens concernés, ne pourra pas se faire sans le réseau officinal.
Des dépistages massifs de la population devraient être pratiqués à Lille, au Havre et à Saint-Étienne dans les prochaines semaines, selon des propos tenus hier par Emmanuel Macron. Une information qui avait très peu filtré, dans ces régions, y compris en Auvergne Rhône-Alpes où un dépistage à l’échelle de douze départements est déjà prévu par le président de région, Laurent Wauquiez. « Sur le principe, l’URPS accompagne au mieux, la/les campagnes », déclare Olivier Rozaire, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens. Il en donne pour preuve les échanges quasi-quotidiens avec la région.
À Saint-Étienne, les pharmaciens ne disposent pas encore d’informations sur l’organisation de cette campagne qui vise à tester massivement la population, comme à Liverpool, dans le Sud-Tyrol (Italie) ou encore en Slovaquie. « En termes d’organisation, il me semble difficile de quitter l’officine pour rejoindre des zones de dépistage de masse. D’autant qu’actuellement, des infirmières viennent à l'officine tous les jours à des plages horaires bien définies pour participer à la réalisation des tests antigéniques. C’est une mise en application concrète de la coopération interprofessionnelle. Mais de là à savoir si des deux heures quotidiennes actuelles on pourra augmenter à plusieurs jours dans la semaine ? », s’interroge Noémie Anglard, titulaire dans cette ville durement éprouvée par l’épidémie.
Dans les Hauts-de-France, les pharmaciens répondront présents. « La profession sera prête pour participer à cette opération comme elle fait preuve d’un engagement très fort depuis le début de l’épidémie », déclare Grégory Tempremant. Le président de l’URPS Pharmaciens se dit plutôt défavorable à une campagne nécessitant des déplacements de populations sur des sites. Les dispositifs qui s’étaient mis en place à Lille pour tester les étudiants n’ont d’ailleurs recueilli qu’un accueil mitigé, rappelle-t-il. Convaincu qu’un dépistage de masse « aura des effets positifs même s’il y a des trous dans la raquette », il privilégie néanmoins le dépistage de proximité qui aura pour avantage d’assurer la traçabilité – incontournable dans une approche de santé publique — et la communication des messages de prévention au patient « dans un colloque singulier ». Chose impossible dans un « testodrome », ajoute le président de l’URPS.
La possibilité de communiquer directement aux patients est également l’argument retenu par la députée Agnès Firmin-Le Bodo, titulaire au Havre, qui plaide en faveur d’un dépistage de masse « de proximité ». Elle salue l’objectif ambitieux de l’État et la période choisie à l’approche des fêtes. « Tant que nous n’avons ni traitement, ni vaccin, le dépistage présente un réel intérêt en termes de prévention et de traçabilité », déclare l’élue, qui prévient : « Pendant toute cette période ce ne sera pas la peine de me chercher dans l’hémicycle, car je serai dans mon officine en train de participer activement à cette campagne ! »
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