À la présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, qui lui demandait d'intervenir sur plusieurs dossiers brûlants, tels que la sécurisation de la chaîne du médicament ou encore la parution du code de déontologie, le ministre de la Santé, François Braun a immédiatement rappelé les pharmaciens à leurs devoirs. Dont l'obligation de s'engager dans la sérialisation.
Tensions dans le recrutement, manque d'attractivité des métiers de la pharmacie et désertion des amphis, ou encore nécessité de maintenir un maillage officinal équilibré sur le territoire… À Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, qui pointait du doigt plusieurs de ces urgences, François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, s'est empressé d'apporter quelques garanties. Le gouvernement travaille au texte du décret sur les territoires fragiles qui devrait paraître courant 2023. De même, il entend pérenniser le rôle des pharmaciens à travers les protocoles de prise en charge des soins non programmés expérimentés cet été. Par ailleurs, une campagne sur l'attractivité des métiers de la santé devrait être diffusée prochainement.
« Mais les pharmaciens ne doivent pas seulement attendre des réponses du gouvernement, ils doivent aussi remplir leurs devoirs », a lancé le ministre de la Santé. Et de sermonner vertement les pharmaciens biologistes en grève depuis plusieurs jours et dont les actions sont « contraires à la déontologie ». « Il est inadmissible qu'ils mettent en péril la continuité des soins alors que, dans une volonté de dialogue, une proposition leur a été faite atteignant à peine 2,6 % des montants remboursés ! », a accusé François Braun.
À Carine Wolf-Thal qui venait de lui demander d'agir en faveur de la sécurisation de la chaîne pharmaceutique dans le cadre de la future directive européenne sur le médicament à usage humain, le ministre a rétorqué : « Il serait également urgent que les pharmaciens se mettent en conformité avec une autre directive européenne, c’est-à-dire la sérialisation. La France est à la traîne des pays européens et risque de lourdes sanctions, jusqu'à plusieurs centaines de millions d'euros. Comment pourrons-nous être crédibles dans les discussions sur la directive portant sur le médicament à usage humain, si nous ne répondons pas aux exigences de la sérialisation ? », a-t-il indiqué, annonçant que des sanctions seraient prises contre les pharmaciens récalcitrants.
Enfin, alors que Carine Wolf-Thal rappelait que son prédécesseur, Olivier Véran, avait promis la parution du code de déontologie pour l'été 2022, et que les délais devenaient inacceptables, François Braun s'est permis un dernier tacle. « Le texte présenté en août n'a pas convenu à l'Ordre qui l'a retoqué, désirant un délai supplémentaire », a-t-il répondu, appelant à retrouver la voie d'un dialogue constructif. Et d'annoncer qu'un rendez-vous devrait avoir lieu entre les instances ordinales, Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée aux professions de santé, et ses services dans les prochaines semaines.
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