Autorisée depuis 2022, la dispensation de médicaments à l’unité (DAU) en pharmacie peine toujours autant à convaincre les principaux intéressés. En avril 2023, soit un an après sa mise en place, elle ne représentait que 0,1 % des délivrances de médicaments en officine, soit 772 000 médicaments vendus à l'unité entre mai et décembre 2022 sur un total de 600 millions d'actes de délivrance de médicaments remboursables par an, selon des chiffres donnés alors par le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset. Malgré ce succès très relatif, l’assurance-maladie mise toujours beaucoup sur la DAU. La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2024 permet d’ailleurs au ministère de la Santé de rendre obligatoire, par arrêté, le recours à la délivrance à l’unité pour certains médicaments en tension d’approvisionnement.
Pour nous, la DAU n’est pas l’alpha et l’oméga de l’écologie en pharmacie
Yorick Berger, FSPF
Lors des échanges tenus ce 24 janvier, la CNAM a rappelé aux syndicats à quel point elle tenait à la DAU, qu’elle pare de nombreuses vertus sur le plan écologique. Sans pour autant convaincre ses interlocuteurs. « La CNAM a beaucoup insisté sur la DAU, nous lui avons répondu que nous n’en voulions toujours pas », synthétise Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Même position du côté de Yorick Berger, responsable des relations avec la chaîne du médicament de la FSPF. « Pour nous, la DAU n’est pas l’alpha et l’oméga de l’écologie en pharmacie », résume-t-il.
L’idée d’une ROSP « verte »
Pour la FSPF comme l’USPO, l’engagement écologique du pharmacien peut et doit se matérialiser par d’autres moyens. Pierre-Olivier Variot cite notamment « le déploiement de nouveaux TROD, les entretiens pharmaceutiques, la juste dispensation, privilégier des médicaments qui ont un impact écologique plus faible quand c’est possible ou encore encourager les livraisons de médicaments par les grossistes-répartiteurs. Les livraisons en direct sont très chronophages que ce soit en temps ou en énergie », rappelle-t-il. Autre idée soumise par les représentants des pharmaciens, la création d’une ROSP qui valoriserait l’engagement environnemental des officinaux. « Si cette idée est retenue, il faudra définir des critères précis », explique Yorick Berger. Par exemple, s’engager à utiliser des systèmes d’éclairage moins gourmands en électricité, un chauffage moins énergivore, faire en sorte que les présentoirs disposés dans l’espace de vente puissent être récupérés et recyclés… L’idée ne sera peut-être pas retenue par l’assurance-maladie dans le cadre des négociations en cours mais au moins « une réflexion a été lancée et cela, c’est positif », veut croire le représentant de la FSPF.
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