Certaines données permettant de considérer la grossesse comme facteur de gravité du Covid, l’Académie de médecine recommande de vacciner les femmes enceintes exposées au virus ou atteintes de comorbidité.
Bien que parcellaires, les chiffres concernant les conséquences du Covid sur la femme enceinte font apparaître un risque plus élevé d’admission en soins intensifs, de même qu’un taux plus important de ventilation invasive et de décès. Ce constat émanant d’une étude des Centers for Diseases Control and Prevention (CDC) aux États-Unis suffit-il à lui seul pour recommander la vaccination systématique des femmes enceintes ? L’Académie de médecine s’est penchée sur cette question, faisant valoir que les données d’efficacité et de sécurité chez la femme enceinte sont encore « partielles pour les trois vaccins actuellement autorisés, qu’ils utilisent l’ARN messager (Pfizer/BioNTech et Moderna) ou un vecteur viral non réplicatif (AstraZeneca) », l’absence d’effets indésirables notoires restant à confirmer par des essais cliniques supplémentaires.
Cependant, compte tenu des conséquences graves relevées par les CDC ainsi qu’un risque d’accouchement prématuré multiplié par trois en cas de Covid, les Sages se prononcent en faveur de la vaccination de toute femme enceinte « professionnellement ou familialement exposée », ou porteuse d’un facteur classiquement associé à une morbidité maternelle tel qu’un âge supérieur à 35 ans, un surpoids ou une obésité (IMC supérieur à 25), une HTA ou un diabète. De manière générale, la grossesse doit être considérée comme facteur de risque de forme grave en cas d’infection par le SARS-CoV-2 et chaque femme enceinte doit être protégée de toute source potentielle de contamination. En revanche, il est recommandé de ne pas retarder ou d’interrompre une grossesse en raison de la vaccination et les femmes vaccinées ou ayant contracté le Covid pendant leur grossesse peuvent allaiter. En effet, insiste l’Académie de médecine, les anticorps transmis par le lait maternel ont un effet protecteur pour le nouveau-né. Aucune transmission du virus par le lait maternel n’a été démontrée. Elle reste rare et sans conséquence par voie intra-utérine.
À rappeler qu’en matière de vaccination, il n’existe aucune contre-indication à l’administration de vaccins au cours de la grossesse, à l’exception des vaccins vivants tels que le BCG et les virus atténués (rougeole, oreillons, rubéole, varicelle, fièvre jaune). Et certaines vaccinations sont particulièrement recommandées chez la femme enceinte (contre la grippe et contre la coqueluche).
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