Économie de l’officine

Légère embellie fin mars

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Publié le 23/04/2021
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Après un début d’année catastrophique pour le chiffre d’affaires de l’officine, la situation s’améliore enfin à la fin du mois de mars. Une embellie qui va devoir perdurer pour compenser 12 mois d’un intense investissement face à la pandémie sans répercussion positive sur les finances.

Le mois de janvier a été mauvais, février a été pire. L’embellie tant espérée arrive à l’officine à partir de la semaine 12 (du 22 au 28 mars) et se maintient en semaine 14 (du 5 au 11 avril). Elle est certes relative, puisque la comparaison avec la même période l’année précédente amène à mesurer la situation actuelle avec les premières semaines du premier confinement, lorsque le chiffre d’affaires s’est effondré. C’est pourquoi le GERS fait aussi la comparaison avec la même période en 2019.

Ainsi, du 22 mars au 11 avril, le chiffre d’affaires issu de la prescription en ville bondit de 20 % par rapport à la même période en 2020, mais recule de 3 % comparé à 2019. Pour la prescription hospitalière, le chiffre d’affaires augmente de 21 % versus 2020 et de 12 % versus 2019. Pour le conseil pharmaceutique, il s’améliore respectivement de 17 % et de 1 %. Au global, le chiffre d’affaires des semaines 12 à 14 progresse de 19,6 % par rapport à l’an passé et de 1,3 % comparé à 2019. Embellie toute relative donc, mais bien accueillie après des mois particulièrement difficiles pour le réseau officinal.

Sur 12 mois glissants (CMA à mars 2021), le chiffre d’affaires global reste en involution (-1,6 %) à 35,9 milliards d’euros, impacté par des baisses aussi bien pour les médicaments remboursables (-0,9 %), les dispositifs médicaux (-0,4 %), la dermocosmétique (-0,8 %), les compléments alimentaires (-0,2 %) et surtout les médicaments non remboursables (-15,1 %). Les marchés vétérinaires (+8,2 %) et accessoires (+3,9 %) tirent leur épingle du jeu, mais représentent de petites parts de marché. « L’automédication est un marché qui a beaucoup souffert l’an dernier, il se porte mieux aujourd’hui (les produits de TVA à 10 % gagnent 27 % de la semaine 12 à 14 par rapport à la même période en 2020) mais marque sa décroissance (-7 % par rapport à la même période en 2019) », souligne David Syr, directeur général adjoint de GERS Data. Sur 12 mois glissants, le marché de l’automédication recule de 14 %, touché à la fois par les effets de la crise et par l’absence de pathologies saisonnières l’hiver dernier.

Hausse du panier moyen

Les quelques rayons de soleil de fin mars se reflètent sur l’évolution du trafic dans toutes les catégories d’officine : les semaines 12 à 14 enregistrent une hausse de 14 % par rapport à 2020, mais reste encore en baisse de 7 % par rapport à 2017. À noter le bond des officines de plus de 7 millions d’euros de chiffre d’affaires, jusqu’alors touchées par une dégringolade du trafic : +68 % par rapport à la même période en 2020. Autre motif de réjouissance, le GERS constate que le panier moyen s’enrichit. Ainsi, le panier moyen sur prescription est passé de 45,01 euros TTC en 2019 à 47,20 euros en 2020 et à 48,40 euros sur les trois premiers mois de 2021. Quant au panier conseil, il est désormais de 16,21 euros, soit une hausse de 5,1 % par rapport à l’année dernière et de 9,1 % comparé à 2019. Le GERS avait déjà noté ces derniers mois que les déplacements en pharmacie s’étaient rationalisés à la faveur des restrictions sanitaires : les Français vont moins souvent à l’officine mais regroupent leurs achats et dépensent donc davantage à chaque visite.

Enfin, le GERS salue l’investissement des pharmaciens dans leurs nouvelles missions. Ils ont réalisé plus de 12 millions de tests antigéniques à la date du 4 avril et ont été capables d’absorber une nette augmentation de la demande les semaines 12 (1,05 million de tests réalisés) et 13 (1,3 million de tests), comme ils l’avaient fait en fin d’année. Quant à la vaccination avec AstraZeneca, le GERS remarque qu’avec plus de 769 000 doses injectées au 20 avril, les pharmaciens sont au coude à coude avec les médecins.

Mélanie Mazière

Source : Le Quotidien du Pharmacien