Quelque peu en retrait depuis la grippe H1N1, les ventes de gels et de solutions hydroalcooliques ont le vent en poupe depuis le début de la crise sanitaire. Bien avant les masques et autres protections, l'utilisation de ces produits a fait partie des tout premiers gestes barrière qui se sont instaurés, avant même le premier confinement.
Pour éviter toute spéculation, le gouvernement a encadré le prix de vente des gels et solutions hydroalcooliques dès le 5 mars. Paradoxalement, les pharmaciens ont cependant dû arracher de haute lutte le droit d’en fabriquer eux-mêmes. Ce n’est que le 7 mars, alors que sévissait la pénurie de produits hydroalcooliques et que les fabricants comme Cooper, pourtant mobilisés, ne pouvaient satisfaire à la demande, que le gouvernement a enfin autorisé les officinaux à produire eux-mêmes les solutions et les gels hydroalcooliques selon les formules de l’OMS et à les commercialiser à des tarifs très encadrés.
Les préparatoires, pour ceux qui en disposaient encore, ont alors largement débordé, certains pharmaciens ne reculant pas devant la fabrication en plein air, comme une officine parisienne qui s’installa dans la rue. La production de ces gels et solutions hydroalcooliques aura sans aucun doute suscité le premier sursaut de solidarité dans la profession et même au-delà. Alors que les étudiants des facultés de pharmacie et de médecine retrouvaient leurs paillasses, et mettaient leur production à la disposition des médecins et des pharmaciens, un célèbre fabricant de pastis, certains alcooliers et autres producteurs de betteraves se joignaient à la chaîne de production. Mais tandis que le système D battait son plein, une autre pénurie est apparue, le manque de flacons obligeant alors les patients à rapporter les contenants.
Peu à peu, la situation s’est cependant « normalisée », avec pour corollaire l’apparition de ces solutions hydroalcooliques en grandes surfaces. La pression sur les officines ne s’est pourtant pas relâchée, tant de la part des consommateurs que des pouvoirs publics. Ainsi, durant les deux premiers mois de l’épidémie, plus de la moitié des pharmacies a reçu la visite de la Direction générale de la de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Une DGCCRF qui, contrôlant également la composition de ces produits, tous canaux de distribution confondus, a relevé que 73 % d’entre eux étaient non conformes, voire dangereux. Cette surveillance ne devrait pas se relâcher de sitôt puisque fabrication et vente de solutions et gels hydroalcooliques font partie des mesures prolongées lors de la réactivation de l’état d’urgence sanitaire, le 17 octobre.
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