Alors que vient de s’achever à Lyon le procès d’Olivia Zemor, qui avait appelé au boycott des produits Teva en 2016, des médecins ont vu réapparaître les stickers « Teva, j’en veux pas » sur les cartes Vitale de certains patients.
En début de mois, le Syndicat des médecins libéraux (SML) et la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ont été alertés par des adhérents de la multiplication des cas de patients ayant apposé un sticker « Teva, j’en veux pas » sur leur carte Vitale afin de boycotter les médicaments de ce laboratoire israélien. Les syndicats de médecins ont dénoncé « cette campagne portée par des associations proches des parties prenantes des conflits au Moyen-Orient, qui vise à développer des postures communautaires de la part de certains patients » comme a déclaré le SML, en ajoutant que « l’antisémitisme n’a pas sa place dans la relation entre le patient et son médecin qui lui prescrit les médicaments nécessaires sans aucune considération religieuse ou politique ». Hier, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a elle aussi rejeté cet appel au boycott de la délivrance de médicaments fabriqués par des entreprises israéliennes. Une pratique qu’elle estime « contraire aux valeurs républicaines ainsi qu’à l’indépendance professionnelle des pharmaciens d’officine ». La dispensation d’un médicament est « un acte pharmaceutique qui doit être guidé par le seul intérêt du patient, à l’exclusion de toute considération politique ou religieuse », a rappelé le syndicat.
Cette affaire de stickers anti Teva ressort aujourd’hui, alors que vient de s’achever, le 16 mars, le procès d’Olivia Zemor, présidente de CAPJPO-EuroPalestine. Elle comparaissait devant le tribunal correctionnel de Lyon pour diffamation et incitation à la discrimination économique après avoir fait état sur son site, sous le titre « Teva, on n’en veut pas », de l’action de militants lyonnais pro-palestiniens devant la plus grande pharmacie de cette ville en 2016. À cette époque, les activistes avaient incité les consommateurs à ne pas acheter de médicaments produits par Teva et à placer des autocollants de refus de la marque sur leur carte Vitale. Selon leurs dires, ils en auraient distribué 300 000 dans tout le pays. Le procureur a requis une amende de 2 000 euros à l’encontre d’Olivia Zemor, et la décision des juges est attendue le 18 mai.
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