Face à la transmissibilité accrue d’Omicron et à la flambée des cas de Covid, le masque FFP2 est désormais recommandé chez les personnes à risque de formes graves de Covid-19, en échec de vaccination, et en capacité de le supporter.
Mais cette mesure pourrait-elle être étendue à d’autres populations ? Notamment aux enseignants et aux professionnels de santé, qui ont un risque particulièrement élevé d’entrer en contact avec le virus ?
Pas pour les enseignants…
Pour le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), qui s’est penché sur la question, la réponse concernant les enseignants est clairement non. En effet, « les masques FFP2 sont inconfortables sur la durée, ils gênent la respiration. De plus, leurs performances de filtration diminuent lors de la parole et des mouvements du visage », analyse l’instance. Ce qui n’est pas compatible avec le travail d’enseignant. De fait, pour qu’ils protègent efficacement, ces masques doivent rester parfaitement ajustés au visage, ce qui implique de choisir une taille et une forme adaptées à chaque personne. L’utilisateur doit aussi être formé à son bon port. Dans ce contexte, « il paraît illusoire d’organiser le contrôle et le respect des bonnes conditions de leur utilisation », reconnaît le HCSP. Dans le milieu scolaire et universitaire, c’est donc le port de masque grand public en tissu réutilisable (UNS1) ou le masque chirurgical à usage unique qui est recommandé. Pour les enseignants comme pour les élèves. « Ce double port de masque élèves-étudiants/enseignants constitue une double barrière et permet une réduction significative du risque de transmission interindividuelle, en respectant les autres mesures barrières (distance physique, hygiène des mains, autres gestes barrières, jauge, aération/ventilation, nettoyage des locaux) et en promouvant la vaccination », indique le HCSP.
…ni pour les professionnels de santé
Et pour les professionnels de santé, faut-il généraliser le port du masque FFP2 ? Pour le Haut Conseil, la réponse est, encore une fois, non.
Les professionnels de santé doivent porter un masque FFP2 « dès lors qu’ils réalisent des gestes invasifs ou des manœuvres à risque de générer des aérosols au niveau de la sphère respiratoire ou ORL, quel que soit le statut infectieux du patient », martèle le HCSP. Mais pas dans les autres situations. À l’exception de deux cas très particuliers.
Tout d’abord, on peut « laisser la possibilité de porter un masque FFP2 aux professionnels de santé à risque de forme grave de Covid-19 ou en échec de vaccination qui prennent en charge un patient suspecté ou confirmé d’infection au SARS-CoV-2 », indique le HCSP.
La seconde situation concerne les professionnels qui exercent dans un cluster complexe, évolutif et non contrôlé de cas de Covid-19 (chez les professionnels de santé ou chez les patients/résidents). Dans ce cadre très précis, on peut permettre à ces professionnels le port systématique et transitoire de masques FFP2, et arrêter cette mesure dès la fin du cluster.
Enfin, le HCSP fait remarquer que les situations à risque de contamination pour les professionnels de santé sont essentiellement celles durant lesquelles ils ne portent pas le masque : les pauses, les repas collectifs, les pauses cigarette, les contacts hors milieux de soins… Ainsi, focaliser le débat sur la question des masques est contre productif. « Cela détourne l’attention des autres mesures de protection qui sont pourtant celles mises en défaut lors de la survenue des infections chez les professionnels de santé », conclut l’instance.
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