Les violences conjugales qui ont lieu dans le cadre de relations intimes n’ont rien à voir avec les disputes ou les conflits. La notion d’emprise sur l’autre est centrale. Dans un climat de peur et de tensions permanentes, celle-ci s’installe à dose filée, s’aggrave de plus en plus et prend beaucoup d’importance. Isolée, la victime continue souvent de croire que le partenaire violent changera. Cette ambivalence, alimentée par la peur pour elle et pour les enfants, inhibe l’action.
Dans le contexte du confinement, dans chacune des pharmacies, un dispositif pour alerter les forces de l’ordre a été mis en place par le ministère de l’intérieur et l’Ordre des pharmaciens. Ce dispositif existe dans d’autres pays européens, notamment en Espagne où a été expérimentée l’utilisation d’un code (par exemple « masque 19 ») par la victime pour donner l’alerte dans le cas où la femme victime de violences vient à la pharmacie pour l’achat de médicaments mais accompagnée de son mari.
Agir en situation d’urgence vitale
Dans les autres cas, même si le pharmacien observe les stigmates de violences ou les déduit (douleurs inexpliquées fréquentes, comportements du partenaire intime, inobservance des traitements…), il doit attendre une demande d’aide, sauf bien évidemment en cas de mise en danger. « Ce point est central », souligne Jean-Michel Mrozovski lors des sessions de Webformation qu’il anime pour le Comité pour la valorisation de l’acte officinal (CVAO). « Le pharmacien doit toujours avoir en tête la nature traumatique de la situation et les risques de la démarche pour la victime et pour ses enfants. Même si le pharmacien souhaite sincèrement apporter son aide, il est capital d’éviter le surrisque, explique le président du CVAO. Il est aussi important de ne jamais prendre parti. »
Du fait de sa présence sur tout le territoire et de sa proximité avec les personnes, la pharmacie est d'abord un espace de sensibilisation, par le biais d'affiches expliquant qu’il existe des solutions. L’information joue alors pleinement son rôle préventif. Pour les mettre en œuvre, le pharmacien informe tout d’abord via des leaflet discrets, placés parmi d'autres, sur lesquels figure le numéro national 3919, appel anonyme gratuit et qui ne figurera pas sur les factures téléphoniques. Ce dispositif d’écoute, d’information et d’orientation est ouvert du lundi au vendredi de 9 à 22 heures, et samedi, dimanche et jours fériés de 9 à 18 heures.
Une liste d'associations
Puis, pour aller plus loin, le CVAO suggère au pharmacien de rechercher préalablement les structures de proximité sur https://stop-violences-femmes.gouv.fr/-les-associations-pres-de-chez-vo…. Ainsi, lorsque la victime fait part de sa situation ou demande conseil, le pharmacien sera en mesure de proposer une liste d’associations ou de structures spécifiques sur une simple feuille, de façon à ne pas attirer l’attention. Cette orientation est nécessaire pour organiser les conditions pratiques et efficaces d’une possible séparation.
Et après ? Le pharmacien pourra jouer avec d’autres son rôle d’appui dans l’étape si nécessaire de la reconstruction.
Documents téléchargeables : CVAO http://www.cvao.org/ Ordre des pharmaciens http://www.ordre.pharmacien.fr/Communications/Les-actualites/Violences-….
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