La Haute Autorité de santé s'étant prononcé en faveur du maintien de l’obligation vaccinale pour les personnels des établissements de santé, le ministère de la Santé a suivi cette position qui rejoint les avis émis hier par le Conseil scientifique et mardi par l'Académie de médecine.
Le ministre de la Santé François Braun a annoncé que le gouvernement suivait l'avis des autorités scientifiques, opposées à la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid-19 au sein des établissements de santé. Il réunira dès le début de la semaine prochaine les organisations syndicales pour leur expliquer la situation. Plus tôt dans la matinée, la Haute Autorité de santé (HAS) a en effet rendu un avis très attendu du gouvernement et des parlementaires. Ceux-ci avaient adopté hier un texte prévoyant de conditionner l’obligation vaccinale des soignants à l’avis de la HAS.
Dans un contexte d’une septième vague de Covid et d’incertitudes pesant sur la suite de l’épidémie et au regard de l’efficacité des vaccins, la HAS recommande le maintien de l’obligation vaccinale des personnels exerçant dans les établissements de santé et médico-sociaux. Cette préconisation concerne les professionnels de santé, et plus largement tous les personnels qui ont des contacts fréquents et rapprochés avec des personnes vulnérables. Les données dont elle dispose « ne sont pas de nature à remettre en cause l'obligation vaccinale des personnels des secteurs sanitaire et médico-social qui concourt à une meilleure protection des personnes soignées ou accompagnées, au premier rang desquelles les plus vulnérables », déclare la HAS qui précise que ses recommandations seront actualisées en fonction des nouvelles données disponibles.
Pour l'heure, l’Autorité s’appuie sur l’avis qu’elle avait déjà émis en juillet 2021 et qu’elle a actualisé à l’aide de nouvelles connaissances scientifiques et épidémiologiques. Alors que le sous-lignage BA.5 du variant Omicron est désormais à l’origine de 72 % des contaminations, le taux d’incidence bien que s’infléchissant légèrement reste à un niveau très élevé, soit 1 343 cas pour 100 000 habitants (17 % de hausse par rapport à la semaine précédente). Cette recrudescence provoque en une semaine une hausse de 19 % des admissions à l’hôpital, de 22 % des admissions en soins critiques et de 12 % des décès, soit 389 morts.
Face à cette situation épidémique, le vaccin reste la meilleure des protections rappelle la HAS, avec un taux de protection de 45 % à 55 % contre les infections symptomatiques et de 80 % contre les formes sévères dans les 3 mois suivant l'injection. La vaccination n’agit pas seulement comme protection pour le soignant lui-même, elle participe également à la limitation de la diffusion de l’épidémie, les sujets vaccinés étant moins contagieux. Cet argument a également été avancé hier le Conseil scientifique dans le dernier avis qu’il a émis avant sa dissolution. La vaccination des soignants souvent plus jeunes que leurs patients et pour lesquels le vaccin garde son efficacité plus longtemps est tout indiquée comme protection supplémentaire face à des sujets âgés ou immunodéprimés. Chez le sujet âgé, en raison de l’immunosénescence, l’efficacité contre les infections s'érode de façon importante à partir de 3 mois, rappellent les experts scientifiques.
Face à cet enjeu, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique s’est prononcé en faveur d’une quatrième dose pour les soignants « quel que soit leur âgé ou leur état de santé, pour protéger les patients dont ils s’occupent ». « Attendre les nouveaux vaccins, adaptés aux BA.2 et BA.5, est une fausse bonne idée », a-t-il ajouté.
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