Déjà pratiquée dans de nombreux pays, la vaccination hétérologue dans le Covid-19, c’est-à-dire l’utilisation de vaccins différents chez une même personne entre deux doses (ou plus), ne pose pas de problème. Elle peut même, dans certaines combinaisons, être plus efficace qu’une vaccination homologue.
Après analyse d’un grand nombre d’études dont les résultats sont confirmés en vie réelle, l’Agence européenne du médicament (EMA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) diffusent leurs recommandations concernant la vaccination hétérologue dans le Covid-19. Les deux autorités sanitaires concluent que combiner différents vaccins parmi les quatre autorisés en Europe ne pose pas de problème et peut donc être pratiqué, que ce soit dans le schéma initial (1e et 2e doses différentes) ou lors de l’administration de la dose de rappel (3e dose différente du vaccin utilisé dans le schéma initial).
Outre la souplesse que la possibilité d’utiliser des vaccins différents apporte dans l’organisation des campagnes en cours, elles soulignent que certaines combinaisons de vaccins peuvent montrer une supériorité à la vaccination homologue. Ainsi, commencer par un vaccin à vecteur viral (AstraZeneca ou Janssen) avant de passer à un vaccin à ARNm (Pfizer ou Moderna) entraîne une bonne production d’anticorps et une meilleure réponse cellulaire par comparaison avec une vaccination homologue avec un vaccin à vecteur viral, « que ce soit dans le schéma de vaccination primaire ou avec la dose booster ». Une combinaison qui induirait aussi « une réactivité croisée des réponses humorales et cellulaires améliorée contre les variants préoccupants » et qui pourrait se traduire par une meilleure efficacité.
En revanche, les autorités n’ont pu conclure concernant la combinaison inverse (vaccin à ARNm puis vaccin à vecteur viral) mais les données limitées disponibles suggèrent qu’elle est « moins avantageuse d’un point de vue immunologique que la séquence inverse ». Elles n’ont pas non plus réussi à conclure sur la combinaison des deux vaccins à ARNm mais les données disponibles sont « suffisantes pour indiquer qu’une telle approche peut être utilisée lorsqu’une certaine flexibilité ou que l’accélération des campagnes de vaccination est nécessaire ».
Au final, toutes les combinaisons étudiées présentent un bon profil de tolérance, bien qu’il puisse y avoir une réactogénicité plus forte en cas de vaccination hétérologue, et peuvent donc être mises en pratique, par exemple pour des raisons d’acceptation de certains vaccins ou d’approvisionnement. Les autorités sanitaires précisent cependant que des études sont nécessaires pour qu’elles puissent se prononcer sur la vaccination hétérologue chez les personnes immunodéprimées.
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