La tendance observée depuis avril demandait à être confirmée. Les derniers chiffres livrés le 22 juin sont formels. « La reprise est là ! », s’enthousiasme Patrick Oscar, délégué général du GIE GERS et directeur général de GERS Data. À l’officine, « une jolie dynamique se met en place », complète David Syr, directeur général adjoint. Du 17 mai au 13 juin, le chiffre d’affaires de la pharmacie a bondi de 10,6 % par rapport à la même période en 2020 et de 7,2 % par rapport à la même période en 2019.
L’année 2020 étant, sous bien des aspects, hors normes, il est en effet nécessaire de comparer les chiffres obtenus avec l’année précédente. De début avril à la mi-juin, la hausse du chiffre d’affaires est de 14,2 % comparée à 2020 et de 5,3 % versus 2019. Une hausse portée par la prescription hospitalière (+21 % vs 2020, +17 % vs 2019), le conseil officinal (+12 % vs 2020, +3 % vs 2019) et la prescription de ville (+12 % vs 2020, 0 % vs 2019).
Amélioration du trafic
Le trafic a l’officine revient dans le positif depuis fin mars, les grosses officines (chiffre d’affaires supérieur à 7 millions d’euros) sont les premières à en bénéficier dès la semaine 11 (15-21 mars) avec un très fort pic en semaine 13 (29 mars-4 avril) à +80 % comparé à 2020. De la mi-mai à la mi-juin, elles enregistrent une hausse de 19 % par rapport à l’an passé, mais sont toujours en dessous du niveau de 2019 (-21 %), cette catégorie de pharmacies ayant payé le plus lourd tribut en termes de fréquentation depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en France. Les petites officines (moins de 1,5 million d’euros) sont elles aussi encore en retrait (-14 %) par rapport à 2019, même si elles progressent (+6 %) comparé à l’année dernière. Les pharmacies dont le chiffre d’affaires est compris entre 1,5 million et 7 millions d’euros voient leur trafic augmenter par rapport aux deux années précédentes.
Le médicament remboursable reprend lui aussi des couleurs à l’officine : le chiffre d’affaires gagne 16,8 % rien qu’au mois de mai. Le marché des dispositifs médicaux prescrits est aussi à la hausse depuis le début de l’année comparé à 2020 (+7 %) et 2019 (+15 %), ce qui signe, selon David Syr, « le retour des consultations, des opérations et des soins post-opératoires ». Le selfcare et la nutrition ont connu un premier trimestre difficile mais retrouvent la croissance depuis fin mars (+13 % vs 2020, +2 % vs 2019), tout comme les compléments alimentaires (+20 % vs 2020, +11 % vs 2019). Par ailleurs le segment transversal du bio maintient le haut niveau atteint l’an dernier après un bond de son chiffre d’affaires de 26 %, avec une croissance au premier semestre 2021 d’environ 2 %, tandis que le segment vegan poursuit sa progression : +68 % en 2020, +37 % en 2021 (données sell out en cumul fixe au 5 juin). Enfin les marchés de l’hygiène et de la dermocosmétique gagnent 7 % depuis le début de l’année (vs 2020) et cette croissance semble s’accélérer en juin grâce aux solaires et aux déodorants. Seule ombre au tableau : le recul du marché vétérinaire qui, après une embellie en 2020, retrouve son chiffre d’affaires des années précédentes.
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