Agacée par le retard pris pour commencer les négociations conventionnelles et par l'absence d'avancées concrètes sur la réforme du troisième cycle court des études de pharmacie, la profession avait fixé aux pouvoirs publics la date du 11 novembre comme ultimatum avant d'engager une mobilisation physique.
Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, s'est entretenu cette semaine avec le directeur général de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), Thomas Fatôme. À la veille de la date butoir du 11 novembre, aucune date n'a encore été fixée par l'assurance-maladie ou le ministère de la Santé pour engager ces négociations économiques, cruciales pour l'avenir de la profession. Néanmoins, le dossier avance. « Thomas Fatôme m'a indiqué qu'il allait écrire à la FSPF pour dire que la CNAM comptait ouvrir la négociation conventionnelle avec les pharmaciens, annonce premièrement Philippe Besset. Deuxième point, le ministre de la Santé va écrire une lettre d'orientation à la CNAM, donc un nouveau cadrage, essentiellement sur le bon usage du médicament et sur l'implication du pharmacien » dans la réussite de cet objectif, ajoute-t-il.
Malgré cette avancée, Philippe Besset s'attend à des discussions difficiles avec l'assurance-maladie. « Elle prend toujours pour base les résultats économiques qu'elle connaît, c’est-à-dire ceux de 2022. Des résultats qui, de notre point de vue, sont exceptionnels alors que nous prenons pour base la cinétique de l'évolution de la rémunération de l'officine telle que nous la percevons dans les années à venir, notamment en tenant compte de l'inflation. Forcément, nous n'arrivons pas aux mêmes conclusions », regrette Philippe Besset. Si ce point important pose toujours problème, le président de la FSPF se satisfait en revanche de voir que la CNAM et son syndicat partagent un ressenti commun sur une mesure qui pourrait être profitable aux deux parties : la substitution des biosimilaires et des hybrides. Cette dernière fait l'objet d'un amendement déposé par le sénateur Alain Milon et pourrait donc être introduite dans le PLFSS pour 2024. « J'espère que cet amendement sera voté par les sénateurs. Le gouvernement le soutiendra dans la suite du texte », précise Philippe Besset, qui fonde beaucoup d'espoir sur cette mesure qui pourrait donner une autre tournure aux négociations conventionnelles et irait même jusqu'à « changer son regard sur le PLFSS ».
Malgré ses points positifs, les engagements et déclarations des pouvoirs publics restent bien insuffisants au regard des attentes de la profession. Cette dernière menaçait d'une mobilisation physique, pouvant potentiellement aller jusqu'à la grève, si ses demandes (obtenir une date pour l'ouverture des négociations et des avancées sur la réforme du troisième cycle court des études de pharmacie) n'étaient pas exaucées avant le 11 novembre. À la veille de la date fatidique, nous sommes loin du compte. Face à ce constat, les représentants de la profession semblent résolus à se mobiliser. Une date aurait déjà été fixée : « Le mardi 21 novembre », selon Philippe Besset, qui précise toutefois que les syndicats, l'ANEPF et les représentants des groupements doivent encore acter ensemble cette décision samedi, puis la communiquer aux officinaux lundi 13 novembre. Quoi qu'il arrive, et même si de bonnes nouvelles sont annoncées entre le 11 et le 21 novembre, Philippe Besset et son syndicat estiment important de maintenir cette future journée de mobilisation, afin d'expliquer aux Français les difficultés que rencontre la profession aujourd'hui.
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