Que ce soit à travers l’étude faite auprès des consommateurs ou dans les chiffres consolidés du marché en 2022, la pharmacie reste largement en tête des circuits de distribution des compléments alimentaires. Les Français ont une grande confiance dans le conseil délivré par les confrères qui restent les premiers consultés pour leurs recommandations, devant les proches, le médecin généraliste et les autres professionnels de santé.
Le pharmacien garde la préférence des Français. C’est vers lui qu’ils se tournent en priorité pour s’informer sur les compléments alimentaires (33 %) avant leur médecin traitant (21 %), leur entourage (28 %) ou les autres professionnels de santé (17 %). Selon l’étude Harris Interactive pour Synadiet, réalisée en février dernier après de plus de 1 000 Français de 18 ans et plus, c’est aussi en pharmacie qu’ils se rendent pour réaliser leurs achats (50 %, soit 5 points de plus qu’en 2021), loin devant les parapharmacies (38 %), les sites Internet (27 %), la GMS (23 %) ou les magasins bio (22 %). Des déclarations qui rejoignent les chiffres consolidés du marché des compléments alimentaires en 2022. En effet, souligne Christelle Chapteuil, vice-présidente du Syndicat national des compléments alimentaires, l’an dernier, 54 % des ventes en valeur ont eu lieu en pharmacie, soit un chiffre d’affaires de 1,383 milliard d’euros (+9 %) sur un total de 2,6 milliards d’euros (+3 %). « La pharmacie reste toujours incontournable, c’est là qu’on demande conseil et qu’on achète pour la première fois un complément alimentaire. »
Le marché affiche une belle dynamique, bien qu’il ait été touché par la problématique des pénuries, notamment en matières premières, et en fin d’année par les premiers effets de l’inflation. Selon l’analyse de Grégory Bonillo, directeur de clientèle du pôle santé d’Harris Interactive, cela s’explique notamment par la prise de conscience, accentuée par le Covid, de l’importance de s’occuper de son bien-être alors même que les Français sont nombreux à estimer leur santé mauvaise (35 %) ou moyenne (53 %). Les maux le plus souvent mis en avant sont la fatigue (47 %), les troubles du sommeil (46 %) et le stress (42 %). Ce sont d’ailleurs les catégories de compléments alimentaires qui répondent à ces problématiques qui remportent le plus de succès.
Preuve que les Français portent de plus en plus d’attention à leur santé, lorsqu’ils sont interrogés sur leurs projections dans tous les domaines de consommation à la lumière de l’inflation, les compléments alimentaires et la consultation des professionnels de santé sont les deux postes qui sont les moins touchés par la recherche d’économies (-9 % et -6 %), suivis par l’alimentaire (-12 %) et les produits de santé non remboursés (-18 %). En revanche ils prévoient de fortes restrictions de leur consommation (-30 à -42 %) sur les postes énergie, voyage, loisirs, produits culturels, habillement, et produits technologiques. « La santé est sanctuarisée dans un contexte difficile pour le pouvoir d’achat », remarque Grégory Bonillo. En outre, ajoute Christelle Chapteuil, les consommateurs se retrouvent désormais dans toutes les tranches d’âge. « Historiquement les compléments alimentaires sont surtout utilisés par les plus de 40 ans, mais ce n’est plus vrai aujourd’hui : tous les âges sont concernés en lien avec la prise de conscience que la santé s’entretient tout au long de la vie. »
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