À l'étude de la composition du chiffre d'affaires de 2022, outre les activités Covid, apparaît un autre phénomène significatif : la croissance exponentielle de la part des médicaments dits chers.
Surveillées « comme le lait sur le feu » par les titulaires et leurs experts-comptables parce que peu génératrices de marge, ces ventes poursuivent leur expansion : + 27,43 % pour les médicaments d’un prix supérieur à 1930 euros, + 19 % pour ceux dont le prix excède 150 euros. Leur poids n'est plus à prouver. Comme le relève CGP, sans les médicaments chers, le produit des ventes en pharmacie reculerait de près de 5 %. Sur le manque à gagner généré par l’absence de marge au-delà de 1930 euros, les experts-comptables rejoignent à environ 500 millions d’euros près, les estimations de Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Selon lui, « le réseau distribue chaque année pour 6 milliards d’euros de médicaments sans marge, sans rémunération ».
Un quart du chiffre d'affaires
Les six premiers mois de l'année confirment les observations - et les craintes - des experts. Au cours du premier semestre, l'officine a délivré en moyenne pour 288 034 euros de médicaments de plus de 150 euros. Ce montant, en hausse de 19 % par rapport à la période de 2022, équivaut à 26,43 % du chiffre d'affaires ! Quant aux médicaments de plus de 1930 euros, ils constituent désormais 12,50 % du volume des ventes en valeur et progressent de 27,43 %. « Ces segments représentent certes des sommes importantes, mais in fine peu de boîtes », conclut Joël Lecoeur, tout en précisant qu'il reste préférable pour l'officine de détenir ce marché. Il n'en identifie pas moins les risques liés à la croissance exponentielle de ces ventes. De même, Philippe Becker estime légitime de faire valoir la place des médicaments chers lors des prochaines discussions avec l'assurance-maladie. Cette question risquant d’être plus prégnante encore avec l’arrivée de nouvelles molécules sur le marché.
Car c’est un fait inscrit dans les bilans officinaux, cette prédominance des médicaments chers n’entame que davantage une marge brute globale, déjà mise à mal, dans un contexte inflationniste, par la hausse des charges, des frais de personnels et globalement une augmentation des coûts d'exploitation estimée à 4 % en fin d'année.
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