Le Quotidien du pharmacien.- L’impossibilité pour les pharmaciens de communiquer auprès du public sur les services qu’ils proposent et les missions qui leur sont confiées est depuis plusieurs années une problématique régulièrement soulevée par la profession. Pourquoi l’UNPF a-t-elle choisi de s’en emparer ?
Christophe Le Gall.- Réuni le 31 mai, le bureau de l’UNPF a décidé de prendre une résolution. L’Ordre et le ministère doivent aider les pharmaciens à faire connaître leurs missions auprès des Français. Nous avons un savoir-faire qui est reconnu par les autorités, reste désormais à le faire savoir. L’Ordre doit prendre le dossier à bras-le-corps car la réglementation nous empêche encore de communiquer. Cette question sera sans aucun doute le chantier le plus important pour la prochaine présidence de l’Ordre des pharmaciens*. Car il y a un véritable déficit au niveau de la population sur ce que peut faire un pharmacien d’officine pour sa santé et, de manière plus globale, dans la prévention des pathologies courantes.
La crise sanitaire a cependant permis un beau coup de projecteur sur la profession. Les Français ont ainsi vu leur pharmacien dépister et vacciner. Cette prise de conscience n’est-elle pas suffisante ?
Certes, l’information est passée en ce qui concerne la prise en charge du Covid, notamment par la vaccination et les tests antigéniques. Mais, de manière générale, l’ensemble des actes que peut réaliser un pharmacien d’officine reste méconnu des patients. Or, avec l’arrivée de nouvelles missions dans le cadre de la convention pharmaceutique signée le 9 mars entre l’assurance-maladie et les syndicats, il y a urgence à communiquer. Le grand public continue d’ignorer tout ce qu’un pharmacien peut faire. Ne serait-ce la mise à jour de la carte Vitale !
En revanche, chaque pharmacien détient les capacités informatiques pour identifier les patients concernés par l’une des missions, entretien pharmaceutique, bilan de médication ou autre. Cette approche proactive ne répond-elle pas aux besoins ?
Les développements de nos LGO le permettent certes. Les groupements ont également un système qui permet d’informer les patients sur les services proposés chez leurs adhérents via la carte de fidélité. Cependant, j’évoque ici tout autre chose. Il s’agit d’une communication grand public, sous forme de campagne nationale, qui exposerait toutes les compétences du pharmacien. Tout particulièrement celles inscrites à la nouvelle convention. Que ce soit la distribution du kit de dépistage du cancer colorectal, l’entretien de la femme enceinte, la dispensation à domicile pour les personnes âgées… Une information dont l’ampleur inciterait certaines personnes à pousser la porte de la pharmacie. La demande doit aussi émaner des patients.
De plus, une campagne de communication de grande envergure aurait une deuxième vocation. Elle permettrait de mettre en avant une profession encore trop souvent sous-évaluée. Par conséquent, elle aurait aussi pour effet de renforcer l’attractivité du métier à l’heure où nous manquons cruellement de personnels.
*Les élections au bureau du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens auront lieu le 4 juillet.
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