Victime d’une certaine défiance et objet de nombreux doutes quant à son efficacité, la charte de bonnes pratiques visant à lutter contre les pénuries et tensions d'approvisionnements en médicaments « fonctionne », selon les mots du président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Pierre-Olivier Variot, au lendemain d’une nouvelle réunion sur le sujet. « Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et moi-même, avons tous souligné que l’on n’observait plus de problème de surstockage au niveau des pharmacies, ces dernières ne commandent plus que ce dont elles ont besoin », explique Pierre-Olivier Variot, et ce, même si de mauvaises habitudes sont parfois tenaces chez certaines entreprises du médicament. « La présidente de l’Ordre des pharmaciens a rappelé que certains industriels continuaient à proposer aux pharmaciens de leur vendre de l’amoxicilline à la condition qu’ils leur commandent d’autres médicaments. Elle souhaite fortement que ce type de pratiques cesse », explique Pierre-Olivier Variot.
Une amélioration est toutefois constatée au niveau des stocks détenus par les industriels. « Pour l’amoxicilline, ces derniers ont aujourd’hui entre 1,2 et 1,8 mois de stock en moyenne, avec des différences selon le dosage et la forme. En revanche, les grossistes en ont toujours très peu, car dès qu’ils sont livrés ils dispensent. Il y a toujours des tensions sur certaines formes, comme l’amoxicilline 250 mg en sirop. Il en manque toujours sans que l’on sache pourquoi », détaille Pierre-Olivier Variot. Si l’on observe des progrès pour les stocks d’amoxicilline, il y a très peu de stock en pharmacie et chez les grossistes au niveau de l’azithromycine et ce, alors que les industriels détiennent des réserves pour au moins 4 mois sur ce médicament. Le président de l’USPO a aussi tenu à alerter sur un “effet domino” observé ces dernières semaines, avec des antibiotiques qui se retrouvent en tension à cause de reports de prescriptions. « Le cefpodoxime est indisponible depuis un an sans que l’on sache d’où vient où est le problème. Des tensions existent aujourd’hui sur Pyostacine, à cause des ruptures sur Augmentin et Birodogyl ». Autant d’éléments qui montrent que la problématique sur les tensions d’approvisionnement en médicament est encore loin d’être réglée. Malgré tout, des progrès se font sentir et Pierre-Olivier Variot les attribue au moins en partie à la charte de bonnes pratiques. « On nous disait que cette charte ne donnerait aucun résultat. Force est de constater que chacun joue le jeu et respecte ses engagements. »
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