Une pharmacienne de 59 ans, résidant à Sonchamp (Yvelines), a été condamnée hier par le tribunal correctionnel de Versailles à deux ans de prison, dont 10 mois ferme, pour abus de faiblesse sur ses voisins nonagénaires. Un abus estimé à 467 000 euros.
C'est la cellule anti-blanchiment de Bercy, Tracfin, qui s'étonne en août 2016 de l'émission de chèques et de retraits d'argent suspects pour un total de 221 500 euros en 18 mois. L'enquête dévoile que le couple dont le compte en banque est visé, âgés en 2014 de 93 et 95 ans, a confié sa carte bancaire à sa voisine pharmacienne, qu'il lui a donné procuration sur son compte et a modifié son testament en sa faveur. Cette voisine, que les époux connaissent depuis une dizaine d'années, s'est proposée de les aider pour leur éviter la maison de retraite. Elle a également racheté l'assurance-vie du couple et leur maison en viager, portant le total des opérations à 467 000 euros. Les nonagénaires étant décédés en 2017, c'est leur légataire universelle, leur nièce, qui s'est portée partie civile à ce procès.
À l'audience du 19 mars dernier, la pharmacienne a soutenu que toutes ces dépenses étaient « justifiées », finançant ainsi le quotidien de ses voisins, leurs soins et des travaux. Elle affirme également ne pas s'être enrichie « d'un seul centime ». Pour l'avocat de la nièce, les époux « avaient confiance en elle, elle s'est servie de cette confiance ». Le procureur a requis 3 à 4 ans de prison, dont « la plus grande partie avec sursis » et 50 000 euros d'amende à l'encontre de la pharmacienne, 3 à 6 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende pour son fils. Lundi, les juges ont condamné la prévenue à 2 ans de prison dont 10 mois ferme et 80 000 euros d'amende. Le fils a été en partie relaxé mais il est condamné pour « recel d'abus de faiblesse » à 3 000 euros d'amende.
Par ailleurs, la pharmacienne était aussi mise en cause pour l'emploi d'une aide à domicile qui travaillait à la fois pour elle et le couple de nonagénaires, une jeune Tunisienne qui n'a reçu que quelques centaines d'euros en salaire entre 2013 et 2016, sans congés et sans liberté de mouvement, selon l'accusation. La prévenue a été relaxée pour les infractions de « soumission d'une personne vulnérable à des conditions de travail indignes » et « traite d'être humain ». Le tribunal a estimé que les rattrapages de salaires demandés par la plaignante relevaient du conseil des prud'hommes.
Avec l'AFP.
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