Dès le 12 juin, tous les pharmaciens français pourront utiliser la solution en ligne ASAFO. Ce dispositif ne sera pas intégré aux logiciels métier mais disponible sur le site Internet « amelipro ». ASAFO, acronyme pour « Alerte sécurisée aux fausses ordonnances », était déjà disponible en Île-de-France. Il permet de référencer des fausses ordonnances que le pharmacien peut consulter s’il a un doute sur une prescription. Dans l’autre sens, les officinaux peuvent aussi signaler sur cet outil une fausse ordonnance qu’ils auraient détectée.
Une ergonomie imparfaite
Le dispositif ASAFO doit maintenant être amélioré avant son déploiement au niveau national. Certains pharmaciens franciliens avaient notamment relevé quelques lacunes concernant cet outil à l’ergonomie imparfaite et qui s’appuie sur une base de données limitée. En attendant de voir à quoi ressemblera cet ASAFO 2.0, d’autres points font l’objet de discussion entre l’assurance-maladie et les syndicats représentant la profession, tels ceux qui concernent les modalités d’application et le montant de la rémunération affectée à la mise en œuvre du dispositif.
Lors d’un précédent groupe de travail sur le sujet des fraudes, la CNAM avait mis sur la table l’idée d’une ROSP à l’usage de cet outil. Une rémunération de 100 euros par an à condition que le pharmacien se connecte à l’outil au moins une fois par semaine, a été un temps envisagée. Une idée qui n’a pas recueilli les faveurs de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Pour Guillaume Racle, conseiller économie et offre de santé du syndicat, il reste également beaucoup de questions en suspens concernant cet outil. « Tous les pharmaciens pourront-ils réellement s’y connecter ? Nous nous interrogeons aussi sur le caractère opposable de cette base de données. Si un pharmacien ne la vérifie pas et est confronté à un indu lié à une fausse ordonnance, est-ce qu’on pourra lui reprocher ? », se demande Guillaume Racle. Autre point d’interrogation, l’utilisation d’ASAFO sera-t-elle possible pour tous les médicaments ? « Nous avons proposé qu’il soit limité aux médicaments chers, au moins dans un premier temps. Par ailleurs, nous avons aussi demandé à la CNAM que le pharmacien soit rémunéré via un forfait pour pouvoir s’équiper de logiciels utilisant l’intelligence artificielle. » Ces questions et ces attentes seront-elles entendues ? À l’heure où nous écrivons ces lignes, nul ne peut encore le dire…
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