Alors que le procureur de la République de Marseille annonçait hier que la justice a été saisie de 63 plaintes d’utilisateurs du Lévothyrox, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a déclaré ce matin : « on a nié le ressenti des malades ».
Selon la ministre, interrogée sur Europe 1, le fait d’avoir « minimisé leur désarroi » explique la colère des malades de la thyroïde. « À l’heure où les gens veulent être acteurs de leur santé, cela ne peut pas être seulement une information descendante, institutionnelle. Cela n’a pas fonctionné. Les médecins et les pharmaciens n’ont pas été forcément aussi très informés, n’ont pas été les bons relais. » Agnès Buzyn a confirmé la création d’une « mission sur l’information des malades » dont elle annoncera la composition dans les semaines à venir. Elle confirme son engagement à diversifier l'offre en lévothyroxine d'ici à la fin du mois d'octobre et la mise à disposition de l'ancienne formule du Lévothyrox, sous le nom d'Euthyrox, avant la fin du mois de septembre. Une annonce qui a fait réagir les confrères, demandant à être informés sur la nouvelle organisation de la dispensation de lévothyroxine.
Ces déclarations interviennent dans un contexte toujours très tendu, entre multiplication des plaintes en justice, action collective contre le laboratoire Merck KGaA en cours de constitution et nouvel article du « Figaro » qui s’attaque une nouvelle fois à sa cible favorite, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Selon le quotidien, qui indique avoir eu accès à des « documents confidentiels de l’ANSM », la base nationale de pharmacovigilance a recensé « plus de 2 150 cas d’effets secondaires graves sur une période allant de la fin mars au 15 septembre ». Il précise que ce chiffre peut encore évoluer car « l’ensemble des 31 centres de pharmacovigilance français n’a pas fini d’enregistrer les déclarations dans la base nationale ». Mais aussi que, selon un « professionnel » anonyme, « des signalements d’effets indésirables sont enregistrés comme graves alors qu’ils ne le sont pas, et inversement ». Le journal annonce par ailleurs avoir réalisé des projections qui laissent penser que le nombre total de signalements approcherait les 15 000.
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