L’affaire, évoquée dans nos colonnes le 9 novembre dernier, repose sur un transfert accordé par le ministère de la Santé, puis révisé, à la demande de pharmaciens concurrents, et annulé par l’ARS et l’Ordre régional. Ce dernier avait vu le 17 novembre une cinquantaine de personnes défiler sous ses fenêtres à Limoges. Stéphane Labarre, le confrère concerné, a été depuis radié par l'Ordre, tandis que son autorisation de vente de médicaments était suspendue.
Depuis, le problème n’a fait que s’amplifier, l’arrêt d’activité de l’officine devenant inévitable, plaçant ses huit salariés au chômage technique et ruinant son titulaire. Ce dernier, qui ne souhaite pas s’exprimer sur son dossier, n’a plus désormais qu’un seul espoir : une audience en référé devant la Cour d’appel de Bordeaux, le 11 janvier prochain. La profession reste très divisée, entre ceux qui voyaient dans ce déménagement une menace – les pharmacies de Flavignac, La Meyze, Ladignac le Long et la voisine de Nexon – et les autres réunis en collectif, soit six officinaux de Bugeat, Bellac, Limoges et Bussière-Galant, très inquiets des dérives administratives et de leurs conséquences.
Entre espoir et résignation
« Nous n’avons aucun intérêt dans cette affaire, souligne Nicolas Guilhem, porte-parole du collectif, installé à Bussière. Nous réagissons sans avoir de liens particuliers avec M. Labarre, mais nous le soutenons car ce qui lui arrive peut très bien nous arriver, et à nos salariés comme aux siens. Huit emplois sont menacés chez lui, tandis que depuis un mois il survit à peine, et ce dossier est un scandale sur le fond comme sur la forme. Ajoutons que la radiation ultrarapide de notre confrère est du jamais vu, et que l’Ordre le traite comme s’il s'agissait d'un délinquant. Une radiation en 48 heures chrono, c’est quand même assez rare, voire unique en France, ceci nous interpelle quant aux motivations des uns et des autres. » À l'inverse, François et Thomas Coudert (père et fils), installés à Paulhaguet (Haute-Loire) rappellent, dans un courrier adressé au « Quotidien », les termes de la loi sur les transferts, l’observation nécessaire des quorums de population, l’évolution à venir de la législation et les risques de création de déserts pharmaceutiques.
En attendant, l’officine de Nexon, ville surtout célèbre pour son École du Cirque, était en ce début de semaine toujours ouverte, tenue par un personnel sans illusions. Mais l’espoir reste tenace, en regard de cette manifestation au succès avéré, et dans l’attente de la décision judiciaire.
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