Les faits : une salariée médecin refuse de travailler avec un de ses collègues, également médecin. Malgré un avertissement de son employeur, elle persiste tout en tenant des propos excédant les règles de la bienséance et de la courtoisie. Face à son obstination, son employeur prend une décision radicale, il la licencie pour faute grave. Le litige est porté devant les tribunaux.
La mésentente ne constitue pas en soi un motif de licenciement. Au travail, il est difficile d’exiger une parfaite connexion entre tous les collaborateurs. Mais quand le courant ne passe pas et plombe l’ambiance au point de nuire au bon fonctionnement de l’entreprise, l’employeur peut « débrancher » le contrat du salarié générateur de tensions. À condition de s’appuyer sur des faits objectifs, précis, vérifiables et imputables au collaborateur sanctionné. Les éléments subjectifs devant être mis en dehors du circuit de la décision.
Une ambiance électrique
Dans cette récente affaire, jugée le 6 mars 2019, la salariée avait manifesté de manière réitérée son refus de poursuivre sa collaboration avec l’un de ses collègues qu’elle avait pris à partie sur un mode agressif et insultant : « Tu es dangereux » ; « Tu es malhonnête et menteur » ; « Tu ne fais pas ce que tu devrais faire, mais tu fais ce que tu ne devrais pas faire ». Devant les tribunaux, elle a expliqué qu’elle s’était emportée dans le cadre d’une réunion confidentielle où sa liberté d’expression était entière. Ses arguments n’ont pas convaincu les juges qui ont donné raison à l’employeur. Bien que par ailleurs pleinement compétente dans ses fonctions, l’attitude électrique de la salariée rendait impossible son maintien dans l’entreprise. Son licenciement est bel et bien justifié.
En pharmacie, le titulaire peut être confronté à de telles tensions. Toute la difficulté est de les désamorcer avant de les laisser disjoncter. L’occasion également de rappeler la borne déontologique selon laquelle, « les pharmaciens qui ont entre eux un différend doivent tenter de le résoudre ». La confraternité reste le fil conducteur.
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