La crise du Lévothyrox connaît un nouveau tournant avec une action collective de patients à l'encontre de l'agence du médicament. Le Laboratoire Merck, condamné en juin pour préjudice moral par la cour d'appel de Lyon, s'est pourvu en cassation.
Le Laboratoire Merck n'est pas le seul mis en cause dans les procédures déclenchées par les patients. Selon une information du quotidien « La Dépêche », l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) fait elle aussi l'objet d'une action collective. Initiée par Me Christophe Leguevaques, avocat au barreau de Paris, elle s'adresse à tous les patients, qu'ils soient ou non indemnisés, et a pour objectif de mettre l'agence face à ses responsabilités. Car, estime l'avocat, l'ANSM a fait preuve de légèreté en n'étudiant pas scrupuleusement les résultats du test de bioéquivalence communiqués par le Laboratoire Merck lors du changement de formule. « Si l’ANSM avait fait ce travail, elle se serait rendu compte dès 2016 qu’il allait y avoir à peu près 30 % de la population prenant ce médicament qui n’allait pas supporter ce changement », affirme-t-il.
L'avocat s'appuie sur un rapport d'expertise publié en mai 2021, mais aussi sur les conséquences des modifications de formules de lévothyroxine intervenues en Nouvelle-Zélande, en Israël, en Belgique et au Danemark. « À chaque fois, on avait constaté que cela posait un problème de santé », poursuit l'avocat qui réclame à l'ANSM, au nom des patients, 15 000 euros au titre de préjudice moral d'anxiété.
Parallèlement, le Lévothyrox ancienne formule (Euthyrox) connaît un nouveau sursis puisque le laboratoire a annoncé au début de l'été qu'il resterait disponible au moins jusqu'en 2022. Cette prolongation de la commercialisation (initialement prévue jusqu'à fin 2021) a été demandée en avril par l'ANSM.
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