« ÊTES-VOUS assez riche pour avoir mal à la tête ? » « Aujourd’hui, pour soulager les jambes lourdes, il faut le budget qui va avec. » Ces deux slogans font partie d’une nouvelle campagne de Leclerc sur les médicaments non remboursés. Visible sur le site sesoignermoinscher.com, la campagne a déjà été publiée dans plusieurs magazines féminins depuis une quinzaine de jours. Elle souligne que « 26 % des Français* ont déjà remis à plus tard ou renoncé à l’achat de médicaments du fait de leurs prix trop élevés ». Pour faire bouger les choses, Leclerc affirme qu’il existe « un moyen rapide d’alléger le budget santé des Français : permettre l’instauration d’une vraie concurrence sur les médicaments non remboursés pour favoriser une baisse des prix significative ». Il réclame donc à nouveau l’autorisation de vendre dans ses grandes surfaces des médicaments non remboursés « à prix E. Leclerc ».
Face à cette nouvelle offensive, Univers pharmacie et l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) ont immédiatement réagi. Ils viennent d’être autorisés par le tribunal de grande instance de Colmar à assigner en urgence sur le fond la société coopérative des groupements d’achat des centres Leclerc (SC Galec). L’audience est prévue le 13 décembre à 10 h 30. Une fois de plus, les pharmaciens ont l’intention de faire condamner la campagne de publicité de Leclerc sur les médicaments, qui est selon eux « trompeuse pour le consommateur et dangereuse en termes de santé publique ». « Non, il n’est pas nécessaire d’être riche pour se soigner », proteste Daniel Buchinger, président d’Univers et de l’UDGPO, qui rappelle l’existence de la Couverture maladie universelle (CMU), pour permettre un accès aux soins à tous. Il accuse également Leclerc de faire « l’apologie de médicaments reconnus inefficaces par les autorités de santé ». Il demande donc « l’arrêt de cette campagne publicitaire » et appelle l’Ordre des pharmaciens et les syndicats à se joindre à cette bataille « qui concerne toute la profession ».
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