Beaucoup plus discret depuis le début de l'été, le Pr Didier Raoult est dans le viseur de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) qui a déposé plainte contre lui devant le Conseil de l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône.
Selon le détail de cette plainte déposée en juillet et dont « le Figaro » a pu avoir copie, la SPILF accuse l'infectiologue marseillais d'avoir indûment promu l'hydroxychloroquine « sans qu'aucune donnée acquise de la science ne soit clairement établie à ce sujet, et en infraction avec les recommandations des autorités de santé ». Ce point n'est pas le seul grief formulé par la SPILF, qui estime que le Pr Raoult a enfreint pas moins de neuf articles du code de déontologie de la médecine, dont « la diffusion de fausses informations », « des manquements au devoir de confraternité » ou encore « la réalisation d’essais cliniques à la limite de la légalité ». La SPILF s'interroge sur l'impact qu'ont pu avoir ses prises de position « très tranchées » et dans quelle mesure elles ont nui au message de santé publique. La société savante fait notamment référence aux multiples affirmations du Pr Raoult au printemps sur la prétendue « fin de l'épidémie », loin d'être endiguée encore aujourd'hui.
La plainte déposée devant le Conseil de l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône doit d'abord faire l'objet d'une tentative de conciliation mais, si cette dernière échoue, le dossier passera devant la chambre disciplinaire régionale, procédure qui peut durer des mois. Elle peut aboutir à un simple rappel à l'ordre comme à une radiation définitive.
L'initiative du SPILF fait écho à une tribune publiée le 2 septembre dans « Libération » par un collectif de médecins et de chercheurs, appelant à faire « halte à la fraude scientifique ». Un texte qui vilipende « quelques chercheurs minoritaires mais surmédiatisés qui, afin d'embellir artificiellement leurs résultats, ont exclu de leurs statistiques des patients dont le traitement n’a pas fonctionné et qui sont décédés (...) et ont refusé de transmettre à leurs pairs les données permettant de vérifier l’authenticité de leurs résultats ». Une dénonciation qui fait bien évidemment référence aux études menées par le Pr Raoult et ses équipes sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine associée à l'azithromycine pour traiter les patients atteints du Covid-19.
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