La peine de mort, comme le droit de posséder et de porter une arme à feu, fait partie de la carte d’identité des États-Unis. Pourtant, le sujet est de plus en plus discuté et 19 États américains ne pratiquent plus la peine capitale, soit parce qu’ils l’ont abolie, soit parce qu’ils l’ont déclarée anticonstitutionnelle, soit parce qu’ils n’ont pas repris les exécutions depuis la fin du moratoire sur le sujet en 1976.
Depuis une dizaine d’années, c’est la composition du cocktail pour l’injection létale qui pose problème. Le 3 novembre dernier, la Cour suprême américaine a accordé un sursis à Ernest Johnson, atteint d’un méningiome. À cause de sa pathologie, la présence de phénobarbital dans l’injection létale risquait d’entraîner des « crises convulsives violentes et incontrôlables ainsi qu’une douleur intolérable ». Contraints de proposer une alternative, ses avocats ont préconisé une exécution par inhalation d’azote ; impossible à mettre en œuvre puisque l’État du Missouri n’est pas équipé de chambre à gaz.
Cette affaire survient dans un contexte de vifs débats sur la révision des protocoles de mise à mort, décriés pour leur amateurisme. Surdosages, intolérances, erreurs grossières… ont émaillé l’année 2014. L’Oklahoma a reconnu avoir confondu et remplacé le chlorure de potassium par de l’acétate de potassium, provoquant l’agonie douloureuse de 18 minutes de Charles Warner le 15 janvier.
Cette exécution ratée s’ajoute à d’autres, notamment en juillet dans l’Arizona (près de 2 heures d’agonie), dans l’Ohio en janvier (25 minutes d’asphyxie) et en Oklahoma en avril (45 minutes de souffrance avant de succomber à une crise cardiaque). Soit quatre exécutions qui ont tourné à la torture, sur les 35 réalisées en 2014.
Face aux pénuries
Tout repose sur les difficultés d’approvisionnement des prisons américaines. Le cocktail létal est normalement constitué d’un sédatif, d’un anesthésiant et de chlorure de potassium.
Alors que les États se rendent compte fin 2009/début 2010 que leurs stocks arrivent à péremption, le fabricant du sédatif thiopental sodique, Hospira, annonce une pénurie durable et arrête finalement la production début 2011. Les États se tournent alors vers le pentobarbital, utilisé dans l’euthanasie vétérinaire.
Le fabricant danois Lündbeck, contre la peine de mort, interdit sa distribution aux administrations pénitentiaires ayant recours à l’injection létale, puis cède son médicament fin 2011 à l’américain Akorn, censé appliquer les mêmes restrictions. Depuis 2013, de nouvelles pénuries poussent des États à choisir des préparations magistrales non agréées et des produits alternatifs comme le midazolam et l’hydromorphone. Avec les résultats troublants constatés en 2014.
Néanmoins, les difficultés logistiques influent sur le nombre d’exécutions, en baisse régulière depuis quinze ans : 28 en 2015 (au 10 décembre) contre 98 en 1999. Certains États réfléchissent au retour d’anciennes méthodes, comme la chaise électrique pour le Tennessee, la chambre à gaz pour l’Oklahoma, le peloton d’exécution pour l’Utah.
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