Pharmazon, acteur français de la e-pharmacie, lance une campagne de communication sur France Télévisions (France 2, France 3, France 5). Elle débutera le 8 décembre et durera un mois.
C'est une première : une e-pharmacie française va faire de la publicité à la télévision ! Le message de l'annonce, plus que la mise en avant de la marque Pharmazon, vise surtout à alerter sur le danger que représente la possibilité qu'ont les pharmacies étrangères en ligne de faire de la publicité en France. Alors que cette publicité reste interdite pour les e-pharmacies françaises, qui font face à des règles très strictes d'encadrement de leur communication, en regard du code de déontologie.
Audrey Lecoq, cofondatrice de Pharmazon commente la démarche : « Les pharmacies françaises ne peuvent pas se laisser malmener par les acteurs européens ayant démarré des campagnes médiatiques puissantes. C’est pourquoi, pour la première fois, la profession va s’adresser aux Français via une communication TV en décembre. Plus question de laisser sous silence cette situation injuste, il fallait un droit de réponse. »
En effet, l'affaire a fait grand bruit. Le 18 octobre 2021, une publicité de Doc Morris, une pharmacie en ligne néerlandaise, avait été aperçue sur TF1 et M6. Un événement qui avait fait bondir la profession. Pourtant, cette annonce est légale. Car si le droit hexagonal prévaut sur le territoire et doit être respecté par les entreprises françaises, il ne s'applique aux entreprises d'un État membre que si ce droit national leur est notifié par la France, selon une décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) en mars 2020. Ce que Paris n'a pas fait.
Ironie de l'histoire, pour publier son spot, Pharmazon a exploité les mêmes failles que Doc Morris. « Nous nous appuyons sur deux arguments juridiques. Le premier, le même qu’utilise un site européen : le droit européen. Aujourd’hui le droit européen prenant le dessus sur le droit français, nous nous présentons sous le sigle d’une entreprise européenne, car notre entreprise est européenne avant d’être française. Le second argument, c’est qu’il y a une différence entre la publicité, qui a vocation à promouvoir un service ou un produit, et la campagne de communication, qui a pour objectif de faire passer un message sur un sujet, et n’est pas interdite. Celui de notre campagne est la lutte contre la concurrence déloyale des pharmacies européennes », explique au « Quotidien » Audrey Lecoq.
Reste à voir si le message passera, et comment, confrontées à cette situation inédite, les autorités françaises réagiront.
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