Après Médiator, Dépakine ou encore Essure, l'avocat Me Charles Joseph-Oudin s'attaque à Androcur. Cinq plaignantes font appel à lui pour les représenter en justice et être indemnisées.
Cinq femmes traitées avec le médicament Androcur (acétate de cyprotérone) à des doses importantes et sur une longue période, pour des problèmes de pilosité ou de dérèglement hormonal, ont décidé d'aller en justice pour obtenir réparation. En effet, selon leur avocat Charles Joseph-Oudin, les plaignantes ont toutes été opérées d'un méningiome et « certaines se plaignent de séquelles importantes, dont l'incapacité à travailler ». Il annonce « une procédure rapide au civil d'ici à mi-octobre contre le Laboratoire Bayer et l'ANSM » et souhaite obtenir la désignation d'experts judiciaires chargés « d'évaluer le rôle d'Androcur dans l'apparition des méningiomes en vue d'éventuelles indemnisations ».
Cette annonce intervient quelques jours après la mise au point de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui rappelle les résultats d'une étude, menée par l'assurance-maladie et l'hôpital Lariboisière sur 250 000 femmes sous Androcur suivies pendant huit ans, dont les premiers résultats ont été communiqués à la fin de l'été : le risque de méningiome est multiplié par 7 après six mois d’exposition à l’acétate de cyprotérone (Androcur), et par 20 après 5 ans. « Ce médicament n’est pas remis en cause dans ses indications (hirsutisme sévère, cancer de la prostate) », précise le directeur général de l'ANSM Dominique Martin, qui invite les professionnels de santé à ne pas prescrire cette spécialité hors AMM (lire notre article « abonné »).
De nouvelles recommandations sont actuellement à l'étude. En attendant, l'ANSM rappelle aux patients de ne surtout pas arrêter ce traitement sans l'avis d'un médecin et les invite à se rapprocher de leur médecin ou de leur pharmacien pour toute question.
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