Le Quotidien du pharmacien.- Installé depuis 1997 à Saint-Laurent des Autels, dans le Maine-et-Loire, membre du conseil d’administration de Giropharm depuis dix ans, vous venez d’être élu P-DG du groupement. Pourquoi avoir pris ce nouvel engagement ?
Luc Priouzeau. - L’engagement associatif, de manière générale, me tient à cœur et il m’importait d’assurer la continuité après le départ de Franck Vanneste. À noter que nous avons modifié la durée des mandats et que je suis élu jusqu’à fin 2023. Je me retrouve dans ce groupement dont je suis adhérent depuis bientôt 21 ans. Il incarne un côté éthique de l’officine, il place le patient au cœur des services, et même le côté commercial, qu’il est indispensable de développer face à la concurrence, est orienté vers la santé du patient. Je pense tout particulièrement à l’appétence pour le médicament conseil que le groupement a suscité dans mon activité.
Vous prenez vos fonctions au cœur d’une crise sanitaire qui dure depuis plus d’un an. Quel rôle doit jouer un groupement auprès de ses adhérents dans cette phase difficile ?
Je retiendrai particulièrement un aspect propre à Giropharm. Notre groupement est le seul à détenir un centre de facturation. Cette caractéristique lui a permis l’année dernière de venir en aide à ses adhérents en leur proposant des reports d’échéances afin de préserver leur trésorerie mise à mal par le premier confinement. Plus de la moitié des adhérents a bénéficié de cette aide financière. Un véritable bol d’oxygène au cœur de la crise et que nous pourrions être amenés à renouveler cette année si les besoins s’en font à nouveau ressentir.
Quelles sont les évolutions que vous souhaitez impulser au cours de votre mandat ?
L’image que donne un groupement auprès de ses partenaires est essentielle et je souhaite resserrer les liens entre les adhérents afin de présenter un groupement homogène, notamment en termes d’exigence qualité, grâce à l’engagement de tous dans la certification. Pour cela, il nous faudra déployer la digitalisation à l’ensemble des adhérents. Nous allons également nous atteler à la densification du réseau, renforcer notre présence dans des régions où nous sommes moins représentés, telle le Sud/Est. Et surtout nous allons nous lancer dans l’aide à l’installation avec la création d’une filiale investissement. Elle consistera à fournir un booster d’apport à tout jeune ou moins jeune souhaitant reprendre une officine. Ce sera également un moyen de pérenniser le réseau. L’augmentation des « quasi-fonds propres » du repreneur, qui lui permettra de faire levier auprès de la banque, se fera avec le soutien de nos adhérents impliqués dans la filiale investissement et par le biais d’un fonds d’investissement coopératif. À noter que notre filiale investissement fera office d’écran pour empêcher la financiarisation de l’officine. Un point qui nous semble essentiel.
Vous évoquez la pérennisation du réseau et l’accès à l’installation. Mais qu’en est-il de la sauvegarde des petites officines ?
De fait, nous nous penchons également sur le sort des officines contraintes de disparaître et nous sommes très attachés à la continuité de l’accès aux soins dans ces communes. Nous avons entamé une réflexion sur les antennes de pharmacie, un dispositif prévu à l’article 95 de la loi ASAP *. Cet article change fondamentalement l’exercice officinal puisqu’il permet, avec une seule licence, d’assurer une activité dans deux lieux différents. Face à cette nouveauté, les titulaires sont encore démunis et un groupement a un rôle à jouer pour les soutenir dans cette démarche et leur proposer des services, notamment en informatique et dans la digitalisation, leur permettant de relever ce défi.
Passionné d’équitation, vous êtes également très proche de la nature. Comment ce centre d’intérêt se traduit-il dans votre activité professionnelle ? N’est-il pas relégué au second plan avec la crise sanitaire ?
La naturalité, et tout particulièrement la micronutrition, ont toujours été mon cheval de bataille. Quand je fais du conseil, j’aime insérer la notion du terrain dans mon approche du patient et de sa maladie. Il est vrai que la priorité est aujourd’hui à la vaccination contre le Covid qui va sans aucun doute monter en puissance au mois de mai. Néanmoins, nos conseils n’ont pas changé et pour intensifier cet axe nous allons lancer pour la première fois chez Giropharm une marque propre. Cette nouvelle étape dans la vie du groupement sera marquée par la création d’une première gamme de produits dermocosmétiques positionnée entre plaisir et conseil médical. Elle sera dévoilée lors de notre congrès à Séville du 23 au 26 septembre. Ce sera sans aucun doute l’un des tout premiers événements de la profession « en présentiel » de l’après-crise !
* Loi d'accélération et de simplification de l'action publique du 7 décembre 2020.
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