Le 25 avril, Marie-Claire Augée, titulaire depuis 20 ans de la pharmacie de la Vapeur à Oyonnax, dans l'Ain, a vu débarquer devant son établissement les pompiers, la police municipale, des agents de l'urbanisme… « On nous a demandé d'évacuer. Le propriétaire de l'appartement situé au 3e étage a constaté que la dalle s'était affaissée, il a eu peur que le bâtiment ne s'effondre », explique la pharmacienne.
Après une première inspection, elle est finalement autorisée à reprendre son travail. Le soulagement sera de courte durée. Le vendredi suivant, Marie-Claire Augée apprend qu'un arrêté de mise en péril a été signé par la mairie d'Oyonnax. « On m'a simplement autorisé à assurer ma garde le 1er mai, le lendemain je devais fermer. À ce moment, personne ne savait combien de temps ça allait durer… ».
Une assurance qui n'assure pas
Avant de quitter les lieux, Marie-Claire Augée a eu deux jours pour récupérer le maximum d'affaires dans la pharmacie. Elle a eu le temps de mettre quelques médicaments dans des enveloppes, déposées au bureau de tabac voisin pour que les patients ne soient pas privés de leurs traitements. Elle a pu rapatrier chez elle des vaccins, stockés dans son frigo personnel, des médicaments, acheminés grâce à des cagettes donnés par le primeur de sa rue, quelques archives et du matériel informatique. « J'ai dû entreposer tout ça dans le garage, le hall, le jardin… Il y en avait partout chez moi ». Également contrainte de mettre ses deux préparatrices et son apprentie au chômage, la titulaire se rend compte qu'elle ne pourra pas non plus compter sur le soutien de son assureur. « Comme le sinistre n'est pas dans la pharmacie, rien n'est prévu dans le contrat d'assurance, je ne pouvais espérer aucune indemnité. », se désole-t-elle.
Suite au passage des experts, six poteaux de soutènement sont installés dans son local. « Ne sachant pas dans combien de temps j'allais pouvoir rouvrir mon officine, je me suis mise en quête d'un local provisoire. Après deux semaines de recherche intensive, j’ai fini par en trouver un, entièrement vide, donc je devais l'agencer rapidement et trouver un électricien pour l'installation de l'informatique », raconte Marie-Claire Augée. Alors qu'elle a envoyé sa demande de transfert provisoire à l'ARS, coup de théâtre en milieu de semaine dernière. Contre toute attente, des agents de l'urbanisme de la mairie l'informent qu'elle va pouvoir retourner dans ses locaux d'origine et ce, immédiatement ! « J'étais en train de me préparer à m'installer dans un nouveau local et finalement je dois m'occuper de tout remettre en ordre dans ma pharmacie d'origine, notamment le câblage informatique, pour rouvrir au plus vite », explique Marie-Claire Augée qui n'osait plus espérer une telle issue. C'est donc dans un espace de vente garni de six imposants poteaux de soutènement que l'officinale a pu retrouver ses clients en ce début de semaine.
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