Annulé comme nombre d’autres festivals, Solidays a réussi à mettre sur pied en l’espace de cinq semaines une édition spéciale réservée aux soignants. Pessimistes en raison de la météo annoncée, les organisateurs reconnaissent avoir fait un léger surbooking. C’était mal connaître la motivation à toute épreuve des professionnels de santé qui ont tous répondu présents, « plus qu’on ne l’imaginait, avec pour incidence qu’il faut plus de 40 minutes pour s’acheter une bière », s’amuse le fondateur de Solidays, Luc Barruet.
Des files d’attente interminables qui n’entament pas la bonne humeur du jour, pas plus que les averses ponctuelles. Émeline, 37 ans, préparatrice en pharmacie dans un hôpital parisien, est venue avec sa jeune nièce et apprécie ce moment de détente après une « année compliquée » dans un « climat assez lourd » qui commence tout juste à moins peser « grâce à la vaccination ». Elle reconnaît une légère hésitation lorsque les premiers vaccins ont été disponibles, mais elle s’est laissée convaincre par son « chef de service pharmacien » et a reçu ses deux doses. Désormais, c’est elle qui lutte contre les récalcitrants de sa famille.
Le vaccin est une chance
Alexandra, 23 ans, est à la faculté de pharmacie de Paris en filière industrie. Elle n’a pas été tirée au sort pour participer aux Solidays, mais une amie, qui elle a eu cette chance, l’a invitée. C’est aussi un plaisir de profiter de l’événement après une année scolaire marquée par la fermeture des facultés, les cours à distance et les partiels en présentiel. Plutôt favorable à l’obligation vaccinale des soignants, elle a reçu sa 2e dose ce dimanche matin, avant de se rendre au festival. Également étudiante à la faculté de Paris Sud, Julie, 19 ans, s'oriente vers l'hôpital. Elle est tout aussi marquée par cette année de cours à distance, sans pouvoir rencontrer ses camarades et milite pour la vaccination. À ses yeux, « on ne devrait pas avoir à en passer par l’obligation après les études que l’on fait », c’est simplement « une nécessité quand on choisit un métier de la santé ».
Des propos en accord avec ceux tenus le jour même par le ministre de la Santé, Olivier Véran, venu sur place pour « saluer une très belle opération ». Interrogé sur l’obligation vaccinale, il a insisté sur le fait que « demander à un soignant de se vacciner, ce n’est pas le pointer du doigt » ou « dénigrer le travail qui a été fait » mais « c’est lui demander d’aller au bout de son engagement au service des malades ». Olivier Véran a aussi rappelé que l’obligation vaccinale des soignants « n’est pas une nouveauté » et qu’il a lui-même dû présenter son certificat de vaccination contre l’hépatite B « le jour où j’ai enfilé une blouse ». Ravi d’avoir vu le nombre de primo-injections remonter la semaine dernière au-dessus des 200 000 par jour, il espère atteindre les 300 000 rapidement, convaincre les Français de ne surtout pas attendre septembre pour se vacciner et ainsi éviter une 4e vague. « Le vaccin n’est pas une pénalité mais une chance ! »
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