L’implication des professionnels de santé de ville, et plus particulièrement des pharmaciens d’officine, dans la lutte contre l’épidémie est au cœur des réflexions, alors que la montée en charge du virus se confirme dans la majorité des régions.
Les professionnels de santé prennent la parole pour revendiquer leur place dans la gestion de la crise sanitaire. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), indique ainsi qu’hier, lors d’une réunion portant sur l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) sur l’organisation des soins dans les territoires, a été évoqué un « Plan blanc de ville » qui mobiliserait les professionnels de santé libéraux en cas de crise sanitaire, mais aussi de catastrophe nucléaire, ou encore en cas de catastrophe climatique comme celle qu’ont subie les Alpes-Maritimes, le week-end dernier. Reste à déterminer par quels moyens seront impliqués ces professionnels de santé : « Comment les mobilise-t-on à travers les CPTS… ou en l'absence de CPTS ? », interroge le président de la FSPF.
La question reste en suspens. Philippe Besset n’a pas hésité à interpeller ce matin à ce sujet le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique Covid-19, lors de la rentrée du Centre national des professions de santé (CNPS). Rappelant que « les professionnels ont souvent eu le sentiment diffus, et sans doute l’ont-ils encore aujourd’hui, d’être sous-utilisés durant la crise épidémique », il l’a interrogé sur la position du Conseil scientifique : « se penche-t-il sur l’implication des libéraux de santé dans la gestion de la crise ? ». « Je fais le même constat que vous, et cela peut se comprendre sur la phase initiale en mars-avril, a répondu le Pr Delfraissy, il y a eu une sorte de sidération de l’ensemble du système de santé hormis le système hospitalier, et où les professionnels libéraux se sont retrouvés dans une situation difficile. »
Mais a-t-il convenu, des problèmes d’organisation apparaissent depuis le déconfinement, notamment sur la place accordée aux professionnels de ville alors même qu’apparaissent « une accentuation de la précarité et des inégalités de l’accès aux soins et des retentissements psychiques de l’épidémie chez des personnes non malades ». Le président du Conseil scientifique questionne par ailleurs la position des libéraux dans la lutte contre le virus, la vraie stratégie étant, en l’absence d’innovation, « tester, tracer, isoler ». Or, reconnait-il, le rôle des professionnels de ville n’est pas clair dans le modèle choisi avec la CNAM : « On aurait dû construire beaucoup plus avec les médecins généralistes et de manière générale avec le tissu médico-social. »
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