LA RENTRÉE 2013 est synonyme de nouveauté pour les étudiants de quatrième année. Ils vont en effet tester pour la première fois les programmes issus de la refonte de leur cursus. L’objectif est de privilégier les enseignements pratiques, afin de permettre une orientation professionnelle plus précoce des étudiants et de mieux les préparer aux différents métiers du pharmacien (voir « le Quotidien » du 6 mai 2013). L’an prochain, ce sera au tour des cinquièmes années d’entrer dans le nouveau cursus. Quant aux étudiants de première année commune des études de santé (PACES), la loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, votée en juillet, prévoit pour eux des expérimentations dans certaines facultés, pendant six ans. Elles devraient commencer en septembre 2014 dans quelques établissements.
Mais les projets déjà présentés inquiètent l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). « De nombreux établissements prévoient une licence santé avec un tronc commun d’enseignement qui s’étalerait au moins sur deux, voire trois ans, explique Maxime Villoria, vice-président chargé de l’éducation et des réformes au sein de l’ANEPF. On déplorait déjà une PACES qui n’était pas assez orientée pharmacie et ces projets risquent d’aggraver le problème en reculant encore l’entrée dans un vrai cursus de pharmacie. » D’autres projets prévoient au contraire une sélection et une orientation plus précoces des étudiants, dès douze semaines après le début de la première année, une solution que l’ANEPF juge préférable. « Mais nous n’avons pas vraiment l’impression d’être écoutés pour l’instant », regrette Maxime Villoria.
Disparités entre les facultés.
Il déplore aussi que les changements à venir aient bloqué les évolutions qui auraient pu améliorer la PACES actuelle. « Les universités qui sont déjà penchées sur leurs projets d’expérimentation n’ont pas touché à leur PACES. Et pour les autres, le fait de savoir que tout va changer dans les années à venir ne les encourage pas à modifier quoi que ce soit. Dans la majorité des cas, la PACES reste délétère pour nos études », souligne le vice président. Et les disparités entre les facultés risquent encore de s’aggraver, entre celles qui expérimenteront de nouveaux cursus et les autres. « Il existe déjà des différences entre les facultés, par exemple au niveau de la pression de sélection, plus forte dans certains établissements. Cela risque de s’accentuer dans les années à venir », met en garde Maxime Villoria. Pour l’instant, l’ANEPF tente d’agir localement, dans la dizaine de facultés qui ont prévu des projets d’expérimentation. « Sur certains projets, nous parvenons à trouver des terrains d’entente avec les autres associations d’étudiants en santé, ce qui pourrait nous aider à demander aux établissements de revoir leur copie. Si cela ne fonctionne pas, notre objectif sera alors de nous faire entendre au niveau du ministère », conclut-il.
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