Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le « reste à charge zéro » doit permettre d'ici à 2021 le remboursement intégral de certaines lunettes, prothèses dentaires et auditives. Si 90 % des Français plébiscitent cette réforme dans ses principes, 1 sur 2 pense cependant qu'elle aura un impact négatif sur la qualité des soins et l’augmentation des cotisations, selon une enquête du cabinet OpusLine.
Premier enseignement de l'étude, les Français semblent perdus face à la réforme. Si la quasi-totalité d'entre eux (95 %) déclarent être couverts par une complémentaire santé, 32 % ne connaissent pas les conditions de remboursement. Globalement l’étude pointe du doigt une méconnaissance des remboursements sur les 3 postes visés par la réforme. Près de la moitié des sondés assurent avoir entendu parler de la réforme « 100 % Santé ». Ils se disent cependant encore mal informés pour 72 % d’entre eux.
La réforme semble répondre à un réel problème d’accès aux soins, puisqu’un sondé sur deux affirme avoir déjà renoncé à des soins, les soins dentaires arrivant en tête, pour 32 %. Un tiers des Français se disent insatisfaits des remboursements actuels.
Dans ce contexte, la réforme est perçue comme une chance pour 77 % des répondants, et comme une réponse aux préoccupations des Français : 90 % d’entre eux trouvent la réforme utile et 86 % se sentent concernés. 75 % des sondés pensent que la réforme va améliorer l’accès aux soins.
Second enseignement : des craintes sur la qualité et l’augmentation des cotisations. Les sondés craignent en effet une baisse de la qualité sur l’optique (56 %) et les appareils auditifs (52 %). Afin d’être 100 % remboursés, les concessions que les Français sont prêts à faire sont variables. Ainsi 68 % d’entre eux sont prêts à choisir une monture parmi une gamme d’une vingtaine de modèles mais ne comprenant pas de marques de luxe, mais seulement 39 % accepteraient des verres avec un antireflet présenté comme étant de moins bonne qualité.
Peu d’assurés (12 %) se contenteraient systématiquement du panier de base et 7 Français sur 10 sont prêts à payer plus cher pour être mieux couverts. Si 31 % des sondés ne savent pas s’ils peuvent bénéficier d’un réseau de soins, il est considéré comme un avantage par 1 assuré sur 2. D’ailleurs, 4 clients sur 5 qui bénéficient d’un réseau en ont déjà profité et 80 % d’entre eux sont prêts à privilégier les praticiens qui ont fait un effort pour intégrer le réseau de soins.
Près de 88 % des Français pensent que le tarif de leur complémentaire va augmenter et seulement 20 % d’entre eux trouvent que cette hausse est justifiée. D’autant que 55 % pensent qu’ils seront remboursés pareil ou moins bien qu’avant.
L’étude a été menée en ligne par l’institut QualiQuanti en septembre 2018 auprès d’un échantillon de 1 220 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires