L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) estime que les purificateurs d'air intérieur n'ont démontré ni leur efficacité, ni leur innocuité. Elle appelle à une certification basée sur des essais proches de la vie réelle.
Cet avis de l'ANSES publié aujourd'hui fait suite à une étude de marché des « techniques utilisées dans un objectif d’épuration de l’air intérieur reposant sur les principes du plasma, de la catalyse et photocatalyse, de l’ozonation et de l’ionisation ». L'agence a recensé près de 500 dispositifs aux diverses méthodes de purification parfois combinées, répartis en cinq familles de produits : appareils autonomes, sprays, climatiseurs, matériaux de construction ou de décoration, autres. Résultat : les données scientifiques collectées et analysées ne permettent pas de démontrer leur efficacité et leur innocuité en conditions réelles.
L'ANSES s'inquiète en particulier des effets sanitaires potentiellement nocifs liés à l'inhalation de composés organiques volatils (COV) émis par les sprays revendiquant une action biocide. Les matériaux photocatalytiques pouvant émettre des nanoparticules lors de leur vieillissement, l'agence réclame des recherches complémentaires sur le sujet. En outre, elle souhaite informer le grand public que « l'utilisation de certains dispositifs d'épuration (ozonation, plasma, froid…) peut entraîner une dégradation de la qualité de l’air intérieur suite à une dégradation incomplète de polluants conduisant à la formation de composés potentiellement plus nocifs que les composés faisant l’objet d’un traitement ». Elle invite à porter une « attention particulière » aux personnes asthmatiques, dont la pathologie peut être aggravée par l'utilisation de ces purificateurs d'air, « en particulier les sprays assainissants ou les appareils pouvant générer de l'ozone ».
L'ANSES insiste par ailleurs sur la nécessité de mener des travaux sur « l'impact sanitaire lié à l'usage d'huiles essentielles qui peuvent être présentes dans de multiples produits de consommation courante ». L'agence rappelle en conclusion que « pour prévenir des risques liés à une mauvaise qualité de l’air intérieur, il convient en premier lieu de limiter toutes les sources de pollution, de ventiler et d'aérer ».
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