Le pin sylvestre est un grand arbre pouvant atteindre les 40 m de haut, bien représenté dans le nord de l’Europe et de l’Asie.
Les troncs libèrent après incision une oléorésine appelée térébenthine. Il porte des feuilles en forme de longues aiguilles gainées par deux (alors que les sapins ont des aiguilles fixées une par une). Les fleurs mâles sont de petits cônes rassemblés en épis et libérant un pollen abondant tandis que les femelles sont également de petits cônes violacés dressés qui, après fécondation, forment une pomme de pin, verte la première année et brune la deuxième. Elle est formée d’écailles ligneuses qui libéreront les graines à maturité. Ce sont les petits bourgeons entourant le bourgeon central qui seront récoltés.
La résine était connue en médecine arabo-persane (Xe siècle) pour ses vertus émollientes. Cazin (XIXe siècle) et Fournier (XXe siècle) la recommandent comme stimulante des muqueuses bronchiques, intestinale et génito-urinaire tandis que la médecine populaire l’indique dans les douleurs rhumatismales et la sciatique.
L’essence de térébenthine est utilisée en Allemagne pour faciliter l’expectoration et fluidifier les sécrétions bronchiques.
Le bourgeon de pin n’est mentionné qu’au XXe siècle par Fournier qui le recommande dans pour les affections bronchique comme la toux, l’asthme et la grippe, ainsi que dans les affections urinaires comme les cystites ou les calculs et le scorbut.
Riche en pinène et limonène
Les bourgeons renferment une huile essentielle riche en pinène et en limonène, une résine, des flavonoïdes et de la vitamine C. Des effets anti-inflammatoires des bourgeons ont été démontrés in vitro ainsi que les effets antibactériens et expectorants liés à la présence de cette huile essentielle.
Elle est obtenue par distillation à la vapeur des aiguilles, l’odeur est terpénique, fraîche avec des notes épicées. Elle renferme principalement de l’alpha-pinène, mais aussi d’autres carbures monoterpéniques (bêta-pinène, limonène) et un ester, l’acétate de bornyle. Elle est antibactérienne vis-à-vis du staphylocoque doré, de Proteus mirabilis, de Pseudomonas aeruginosa et de Klebsiella pneumoniae, antifongique vis-à-vis de Candida albicans et antivirale vis-à-vis de l’herpès. De plus, des activités expectorante, fluidifiante, anti-inflammatoire et antispasmodique ont été démontrées. Une étude récente a mis en évidence un effet cytotoxique d’un extrait méthanolique d’aiguilles de pin et d’huile essentielle in vitro sur des cellules tumorales mammaires dépourvues de récepteurs hormonaux. Un effet préventif a aussi été montré. La résine est principalement obtenue depuis l’antiquité par le pin maritime (Pinus pinaster), par incision des troncs. La térébenthine fournit, après filtration et distillation, une matière solide, le colophane, et une essence de térébenthine aromatique.
La distillation à la vapeur d’eau de la résine fournit l’essence de térébenthine riche en carbures monoterpéniques et une huile essentielle riche en alpha-pinène est produite par la distillation des aiguilles.
Le pin de Sibérie (Abies sibirica) donne quant à lui par distillation des aiguilles une huile essentielle avec l’acétate de bornyle comme composé majoritaire.
Du bon usage des plantes qui soignent (2018) Fleurentin J., Editions Ouest France, 380 p.
Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Editions Ouest France, 206 p.
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