Le « manque de clarté » et le budget « insuffisant » prévu pour la réforme des études de santé inquiètent les doyens de médecine. Un report de la réforme n'est pas exclu.
Il manque « du temps et de l'argent » pour mettre en œuvre la réforme des études de santé (« voir notre article abonné »), s'alarme la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine. Dans une lettre qui sera très prochainement envoyée aux ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, la Conférence demande des détails et des explications, en particulier sur le « soutien qui sera apporté aux universités ». Ce courrier sera également signé par les doyens des autres filières de santé, dont celui de la Conférence des facultés de pharmacie. Le budget de 16 millions d'euros semble notamment bien léger aux yeux des doyens qui estiment qu'il faudrait « au moins trois fois plus » pour opérer tous les changements nécessaires.
Au-delà des problématiques économiques, la Conférence des doyens de médecine et son président, le Pr Jean Sibilia, dénoncent le manque de clarté qui entoure la réforme de la PACES. « Cela leur paraît clair à eux (les ministres) mais ce n'est visiblement pas le cas sur le terrain », observe Jean Sibilia. Preuve en est, la moitié des 37 facultés de médecine n'ont pas encore validé leurs nouvelles formations pour le cursus médecine. Le temps presse alors que le site Parcoursup sera ouvert dès le 20 décembre. « On ne demande pas le report de la réforme, mais l'option est sur la table, affirme le doyen. Si les universités ne sont pas prêtes, elle sera décalée. »
Dénonçant une réforme menée « à marche forcée », la Conférence des doyens de médecine n'exclut donc pas la possibilité d'un statu quo à la rentrée 2020. « Plutôt que de mal faire, faisons bien ensemble pour le bien de nos étudiants », estime le Pr Sibilia. D'autres points suscitent l'inquiétude du président des doyens de médecine, comme la réforme du deuxième et du troisième cycle. « On n'a aucune visibilité sur la date de publication de la liste des systèmes de connaissance, ni sur les choix qui seront faits pour le référentiel de compétence et son évaluation », regrette-t-il. Alors que les textes de la réforme seront peut-être examinés à la fin de la semaine, la Conférence des doyens de médecine a « besoin de réponses ».
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