La suppression du numerus clausus, annoncée par le gouvernement dans le cadre de la réforme de santé baptisée « Ma santé 2022 », sera effective à la rentrée 2020. Ce sera donc la fin de la PACES, « cet acronyme synonyme d'échec pour trop de jeunes », avait déclaré le président de la République Emmanuel Macron.
On sait déjà à quoi ressemblera ce projet de réforme des études de santé. En effet, le magazine « L’Obs » en a publié les grandes lignes en décembre 2018, alors que le texte était censé être rendu public en février prochain. Selon ce document, la première année commune aux études de santé (PACES) sera remplacée par un « portail santé », une année accessible à condition d’avoir suivi trois ans de Sciences et vie de la terre (SVT) au lycée et à l’issue de laquelle seront sélectionnés 50 %, voire 70 % des futurs professionnels de santé. Aucun redoublement ne sera permis.
Le reste des effectifs (soit 30 % environ des étudiants) sera recruté au niveau licence ou master parmi les meilleurs étudiants des filières biologie, mathématiques, ou encore sciences humaines, pourvu qu’ils aient suivi une « mineure santé » dès le début de leurs études. Cette seconde vague permettra de recruter des étudiants de profils diversifiés, de créer des passerelles et de permettre une orientation progressive vers un métier.
Réticences estudiantines
Toutefois, ce projet n’a pas séduit les étudiants en santé. Dans un communiqué commun, 13 associations étudiantes se sont manifestées contre le remplacement de la PACES par un « portail santé » qui n’est autre « qu’un changement de nom et la reproduction des erreurs passées ». Signataire de ce communiqué, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) propose d’être plus ambitieux : il faut « créer des parcours licence, pour permettre aux étudiants d’être recrutés dans les filières de santé sans abandonner ceux qui ne le sont pas », milite-t-elle. Les étudiants pourraient ainsi candidater au cours de leur licence pour intégrer une deuxième année de pharmacie, leur permettant ainsi d’avancer dans leur cursus universitaire sans perte de chance. De plus, l’ANEPF souhaite que les étudiants ne puissent candidater que pour une seule filière de santé. Ainsi, ils s’orienteraient par choix, par intérêt, par motivation, voire par passion, et non plus par défaut, comme en a tant souffert la filière pharmacie.
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