Les étudiants sont sous le choc : sans les concerter, le ministère de l’Éducation vient d'autoriser le tirage au sort pour l'affectation des étudiants à l'entrée à l'université dans les filières en tension, dans une circulaire publiée le 27 avril.
Les filières en tension sont celles qui reçoivent des demandes d'inscription dépassant leurs capacités d'accueil. Suivant les années, les STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives), le droit, la psychologie, et la PACES (première année commune des études de santé) sont concernés. La circulaire du ministère détaille les différents critères selon lesquels doivent être pris en compte les étudiants qui demandent à s'inscrire en licence ou à la PACES sur le portail Admission post-bac (APB). On tient ainsi compte notamment de la zone géographique, des vœux de l'étudiant, de sa situation personnelle (priorité aux mariés, pacsés, ayant des personnes à charge). Si après la prise en compte de ces critères, il reste des candidats « ayant un même ordre de priorité », un tirage au sort est effectué, précise la circulaire, qui entérine donc la légalité du tirage au sort, en dernier recours.
Passage en catimini
Initialement, ce texte était un projet d'arrêté présenté en janvier 2017. Vivement critiqué, il avait alors été retiré de l'ordre du jour et n'avait plus fait parler de lui… Avant de refaire surface la semaine dernière. La Fédération des associations étudiantes (FAGE), dont l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) est adhérente, accuse le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, d'avoir fait passer le texte en catimini à quelques jours de l'élection présidentielle. « Ce changement majeur a ainsi été opéré par circulaire sans dialogue entre le ministère et les organisations représentatives étudiantes », déplore la FAGE.
La PACES pas encore concernée
Rappelons que le tirage au sort se pratique depuis plusieurs années dans ces filières, dans un flou juridique qui mène parfois à des contestations en justice. Le problème se pose avec d'autant plus d'acuité que les facs font face depuis plusieurs années à une envolée du nombre d'étudiants : on compte 40 000 inscriptions supplémentaires sur la plateforme APB cette année.
Les étudiants qui souhaitent s’inscrire en PACES ont-ils des raisons de s’inquiéter ? Pas pour la prochaine rentrée scolaire, selon les informations données par le ministère de l’Éducation. Ce dernier affirme que, cette année, il n’y aura pas de tirage au sort en PACES, comme c'est le cas depuis plusieurs années et malgré les rumeurs qui courent sur les réseaux sociaux. En revanche la mesure touchera, encore une fois, principalement les étudiants souhaitant s'inscrire en STAPS, et sera marginale pour le droit et la psychologie.
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