Cette année encore, les pharmaciens sont premiers de la classe. Alors qu'en moyenne seulement 55 % des professionnels de santé ont ouvert un compte de développement professionnel continu (DPC), presque tous les pharmaciens ont répondu présent (99 %) et 91 % ont suivi au moins une formation.
Parmi les thématiques plébiscitées par la profession : l’éducation pour la santé, les vigilances et la gestion des erreurs médicamenteuses, la juste prescription des médicaments et la prévention de l'iatrogénie, le circuit du médicament, ainsi que l’amélioration de la pertinence des soins.
2 % de nouveaux inscrits
Assidus, les pharmaciens sont également disciplinés. « Nous avons enregistré un pic d’inscriptions dans les trois semaines qui ont suivi le rappel à la profession de ses obligations en matière de DPC adressé par la présidente de l’Ordre, Isabelle Adenot », se félicite Monique Weber, directrice de l’OGDPC, qui recense 6 % de nouveaux inscrits en 2015 et 2 % supplémentaires depuis le début de l’année. Le passage cette année à une obligation triennale, au lieu d’une obligation annuelle, ne semble donc pas avoir poussé les professionnels de santé à la procrastination.
La transition entre l’OGDPC et l’Agence nationale du DPC, qui sera créée au 1er juillet, ne devrait pas non plus casser la dynamique. Et bien que le décret d’application soit toujours en attente de parution, aucune incertitude ne pèse sur le budget (182 millions d’euros en 2017, comme en 2016), ni sur la succession de Monique Weber par Michèle Lenoir-Salfati, sous-directrice des ressources humaines du système de santé à la Direction générale de l’organisation des soins (DGOS), ni sur les lignes directrices du DPC.
Contrôles renforcés
Les fondements de la formation continue, aujourd’hui bien affirmés, se verront confortés par les dispositions de la loi Santé. Celle-ci permettra même d’aller plus loin. Selon le cahier des charges établi par l’État, les programmes favorisant l’interprofessionnalité seront développés. Ainsi, après le programme PAERPA (Personnes âgées en risque de perte d'autonomie), la thématique de l’autisme sera déclinée dans de nouvelles formations interprofessionnelles.
Autre innovation, les commissions scientifiques, nommées par les professions, détiendront une plus large compétence et une plus grande autonomie en matière de contrôle des programmes de formation. Elles procéderont par échantillonnage pour vérifier que les programmes proposés par les organismes de formations ne bénéficient pas de financement relevant des liens d'intérêts, avec notamment l’industrie pharmaceutique.
De même, toute formation qui ne concernera pas directement le cœur de métier, c’est-à-dire la qualité et la sécurité des soins, disparaîtra des catalogues. « Il ne sera plus possible de prétendre à des formations en management, en informatique, encore moins à des formations en anglais ou en massage thaï à Bali », annonce Monique Weber, qui réclamait depuis la création de l’ODGPC un contrôle de la qualité des programmes.
L’OGDPC devait ainsi se contenter du contrôle de la conformité administrative des organismes, sachant pertinemment que 2 à 3 % des formations proposées étaient étrangères à la pratique professionnelle, voire suspectées de dérives sectaires. La création de l’agence promet donc encore davantage d’adéquation entre l’offre et les attentes des praticiens. Une raison de plus pour les professionnels de santé d'intensifier leur adhésion au DPC.
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