DEPUIS JANVIER 2012, les professionnels de santé sont tenus de suivre une formation DPC chaque année. Parmi les neuf métiers visés, les pharmaciens font figures de bons élèves du développement professionnel continu. Ainsi, le bilan 2013 de l’Organisme de gestion du DPC (OGDPC) faisait état de 15 500 pharmaciens formés sur les 73 000 professionnels de santé ayant suivi un programme. Pour l’année 2014, le nombre de pharmaciens est de 22 700 sur les 128 700 soignants inscrits au DPC.
Des chiffres dont la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Isabelle Adenot, n’a pas manqué de se réjouir. « Plus de 50 % des pharmaciens ont suivi un DPC, ce qui est bien pour une première année de transition », même si elle reconnaît que certains freins doivent encore être levés, notamment la difficulté d’accès aux modalités de financement. Parmi les confrères suivis par l’OGDPC, plus de 70 % ont assisté à un programme de formation. Pour l’organisme, les dernières données publiées sont conformes à ses attentes, bien que tous les professionnels ne répondent pas encore à leur obligation de DPC. La montée en puissance se veut progressive et l’instance se satisfait que plus de 2 700 organismes soient déjà enregistrés et offrent près de 24 000 programmes de formation, alors qu’il y en avait moitié moins l’année précédente.
Pour les pharmaciens, le nombre de programmes proposés est passé de 1 700 à 4 400 entre 2013 et 2014. Les thématiques les plus suivies sont : la sécurisation du circuit du médicament ; les AVK ; médicaments, patients et situations à risques et les entretiens pharmaceutiques avec stage.
Quant au format des programmes, l’OGDPC note que le « non-présentiel » et le « mixte » sont plébiscités par les pharmaciens avec un taux d’inscription respectif de 46 % et de 47 % (contre 6 % pour le présentiel). L’organisme précise que la catégorie « non-présentiel » n’exclut pas la participation à quelques réunions. En effet, certaines étapes ne nécessitant pas la présence physique des participants (e-learning, lecture de documents) peuvent « impliquer une ou plusieurs réunions où les participants sont présents physiquement ».
Curiosité intellectuelle.
Une enquête réalisée par Call Medi Call* montre que les pharmaciens aimeraient, s’ils le pouvaient, suivre une formation par mois (47 %) ou par trimestre (31 %), plutôt qu’une seule par an (7 %) ou par semestre (6 %). Par ailleurs, un sondage en ligne du « Quotidien du Pharmacien », mené en novembre dernier, montre que 68 % des confrères sont satisfaits de la formation qu’ils ont suivie. Un résultat positif qui ne doit pas faire oublier les 32 % d’insatisfaits. Parmi lesquels on trouve François G. qui juge la formation nécessaire, mais le DPC « trop compliqué dans la forme » et dont la « mise en œuvre est coûteuse en temps ». André B. souligne qu’avec plus de trente années d’exercice, il se forme en permanence dans son intérêt et celui de ses clients, mais il « n’accepte pas les contraintes liées au DPC ». Françoise C. rejoint son avis et s’offusque d’avoir découvert une formation sur l’accueil des patients. « En 30 ans de métier, je n’ai pas besoin de conseils à ce niveau. » Barbara B. est bien d’accord, elle ne trouve aucun programme correspondant à ses besoins : « Les formations intéressantes ne sont pas payées par l’employeur et les journées régionales qui étaient gratuites deviennent payantes… On marche sur la tête ! » Mécontent, Thierry D. relate : « Nous sommes quatre pharmaciens dans le quartier. Quand, contraints et forcés, nous avons cherché à effectuer une formation validante aux yeux des autorités chargées de notre éducation : plus de sous ! » D’où sa question : « Où est passé le budget ? » Guy B. voit dans le DPC une « obligation de pays riche » alors que « la France ne l’est plus, ni pour le financement, ni pour le temps que ça prend de se former de façon contrainte ». Enfin, pour Antoine H., « la veille professionnelle et technique et la curiosité intellectuelle ne se décrètent pas, c’est un état d’esprit, une ardente obligation pour un diplôme de 3e cycle digne de ce nom ».
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